Déjà poursuivi aux États-Unis pour son «monopole» sur le marché de la publicité en ligne, Google est désormais menacé par Bruxelles qui envisage aussi de le contraindre à céder des activités dans ce secteur lucratif.
La Commission européenne a estimé mercredi «à titre préliminaire» que Google avait «abusé de sa position dominante» dans les technologies d’affichage publicitaire. L’enquête n’est pas terminée et le groupe de Mountain View pourra faire entendre ses arguments. Mais il pourrait se voir infliger une nouvelle amende colossale, en plus d’un démantèlement contraint. Google a déjà été condamné à un total de 8 milliards d’euros d’amendes dans l’Union européenne pour diverses pratiques anti-concurrentielles. Après enquête, «nous pensons que Google pourrait avoir abusé de sa position dominante en favorisant ses propres services», a déclaré la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager, lors d’une conférence de presse. «Nous ne sommes pas d’accord avec le point de vue de la Commission européenne et nous répondrons en conséquence», a immédiatement répliqué Dan Taylor, vice-Président Publicité monde pour Google, dans un communiqué. Mais le groupe est inquiété dans plusieurs pays. Le ministère américain de la Justice a porté plainte contre Google en janvier pour avoir «utilisé des méthodes illégales» afin «d’éliminer ou réduire drastiquement toute menace à sa domination sur les technologies utilisées pour la publicité numérique». Le ministère et huit États amér icains , dont la Californie et New York, ont demandé à la justice d’infliger une amende au groupe californien et d’ordonner la cession de ses activités liées à la vente d’espaces publicitaires en ligne. Les plaignants américains soulignent que Google contrôle aussi bien les technologies utilisées par «quasiment tous les sites web» pour vendre des bandeaux ou fenêtres «pop-up» aux marques, que les outils dont se servent les annonceurs pour acheter ces espaces, ainsi que le marché où ont lieu les transactions.


