Renault va installer sa nouvelle coentreprise consacrée à l’hydrogène dans quatre de ses sites français, avec pour objectif de commercialiser des utilitaires dès la fin 2021, a annoncé le groupe jeudi.
Appelée Hyvia («la voie vers une mobilité décarbonée»), cette coentreprise
avec le pionnier américain de l’hydrogène Plug Power aura son siège et son
centre de recherche à Villiers-Saint- Frédéric (Yvelines), au centre de développement des véhicules utilitaires du groupe.
Stocké dans plusieurs réservoirs sous le plancher du véhicule, l’hydrogène offre une autonomie de plusieurs centaines de kilomètres pour quelques minutes à la pompe, et ne rejette que de la vapeur d’eau.
Alternative à la batterie électrique, cette énergie est devenue un élément clé des plans de relance de l’économie à travers l’Europe, mais son poids climatique dépend de la façon dont il est extrait : seul l’hydrogène «vert» est neutre ou proche de la neutralité carbone car ne dépendant pas d’énergies fossiles pour sa production.
Renault propose des solutions clé en main pour ces motorisations encore très rares, avec des bornes de recharge, la fourniture en hydrogène, la maintenance et la gestion des flottes.
«Hyvia vend les voitures et aide ses clients à les rendre opérationnelles», a indiqué David Holderbach, ancien de Renault et PDG de la nouvelle entreprise.
L’entreprise devrait compter une centaine de salariés en 2022.
Renault vise 30% du marché des utilitaires légers à hydrogène en 2030. Le
marché est dominé par PSA, qui s’est associé dans l’hydrogène avec Symbio (Faurecia-Michelin).
Avec des économies d’échelle, «nous allons être rapidement très compétitifs», a souligné M. Holderbach.
«Nous avons déjà des contacts préliminaires avec plusieurs types de partenaires potentiels, entre des entreprises aux flottes importantes qui ont un usage intensif et veulent faire du zéro carbone, et des agglomérations ou des institutions».
L’assemblage de piles à combustible et de stations de recharge sera assurée
à partir de fin 2021 à Flins (Yvelines), dans le cadre du projet «Re-Factory»,
«avec la capacité d’étendre très rapidement la production», a précisé M. Holderbach.
Les premiers véhicules seront produits à Batilly, près de Metz (Meurthe-et- Moselle).
Les piles à combustible seront intégrées à Gretz-Armainvilliers (Seine-et-Marne).