Après une année «spectaculaire», le secteur du luxe et ses 1.400 milliards de revenus en 2022 devrait encore progresser dans les années à venir mais vraisemblablement sur un rythme plus lent, selon une étude de la société d’investissement Bain.
«Le marché mondial des produits de luxe a fait un nouveau bond en avant en 2022» avec une progression de 13% à taux de change constant par rapport à 2021, selon l’étude réalisée en partenariat avec la Fondation Altagamma qui réunit les grands noms du luxe italien. Une croissance qui a profité à 95% des marques de luxe. Le secteur a été porté par le marché américain mais aussi l’Europe grâce à la reprise du tourisme et à un retour de la clientèle locale. Le marché chinois reste en revanche en retrait toujours marqué du fait de la politique anti-Covid. Le marché du luxe «devrait connaître une nouvelle expansion l’année prochaine, et pour la décennie à venir jusqu’en 2030, même face aux turbulences économiques actuelles», ajoute l’étude. «Autant les résultats de 2022 sont spectaculaires autant c’est très compliqué de faire des prévisions sur 2023, parce qu’il y a des facteurs d’incertitude énormes» que sont les marchés en Chine et aux Etats-Unis, nuance Joëlle de Montgolfier, directrice du pôle luxe chez Bain and C omp a n y. Cependant, «même avec une éventuelle récession mondiale l’année p r o c h a i n e , l’impact sur l’industrie du luxe pourrait être différent de celui de la crise financière mondiale de 2008-2009», souligne l’analyse qui estime que «le marché du luxe semble désormais mieux équipé pour faire face aux turbulences économiques» avec notamment des consommateurs plus nombreux. L’analyse de Bain-Altagamma présente deux scénarios pour 2023, avec une croissance des ventes sur le marché du luxe comprise entre 3 et 5% ou entre 6 et 8% (à taux de change constants), selon la vigueur de la reprise économique en Chine et la capacité des États-Unis et de l’Europe à résister au contexte économique moins porteur.