Pom’Potes a organisé une table ronde pour redonner de la place et de la légitimité aux fruits. L’occasion pour médiaCom’ de rencontrer Nadia MEHL VERZEAUX, directrice marketing chez Materne pour faire un point sur la marque.
MEDIACOM’ Materne a organisé une table ronde le 24 septembre dernier autour de la thématique du sucre dans les fruits. Qu’en retenez-vous ?
Nadia MEHL VERZEAUX Nous nous sommes rendu compte qu’émergeait sur les réseaux sociaux, un rejet des fruits par certains internautes à cause du sucre qu’ils contiennent. Nous avons donc décidé de rassembler des experts pour débattre sur ce sujet, et apporter des éléments de réponses rationnels. Il y a une guerre du sucre, il n’y a pas de débat là-dessus. La part de sucre dans un fruit est à mettre en regard de ce qu’il apporte nutritionnellement comme les fibres ou les vitamines. Et si l’on prend le goûter ou le petit déjeuner qui sont les moments de consommation qui apportent le plus de sucre dans la journée, il y a bien d’autres produits sucrés à remettre en cause avant les fruits qui sont loin d’être prédominants dans la consommation. Les consommateurs doivent garder cela en tête. Selon une étude Kantar, la consommation de fruits frais ne s’observe que chez 11% des moins de 10 ans. La compote est donc une belle alternative pour mettre plus de fruits dans son quotidien.
MEDIACOM’ Qu’allez-vous faire de ces résultats ?
Nadia MEHL VERZEAUX Nous avons déclenché de nombreuses actions presse pour relayer l’information. Trop de choses fausses ou inexactes circulent sur le web et influencent, négativement, le consommateur. De plus, à travers nos réseaux sociaux et notre site web, nous communiquons pour donner des repères et interpeller le consommateur sur les bonnes habitudes alimentaires pour de meilleurs apports nutritionnels.
MEDIACOM’ Les réseaux sociaux vous ont inspiré dans cette action. Est-ce habituel ?
Nadia MEHL VERZEAUX Nous surveillons en continu les réseaux sociaux. Nous avons un outil de veille pour observer ce qui se dit autour de nos marques. Nous identifions alors des sujets qui émergent et prennent de l’ampleur. Une partie de notre stratégie de communication est conduite par ces sujets ainsi que par l’interrogation régulière de nos consommateurs sur leur mode de consommation. Cela peut nous permettre de saisir des opportunités d’activation comme sur des cibles que nous ne travaillons pas en général. Par exemple, nous avions noté une recrudescence des mentions autour de la marque Pom’Potes au moment du baccalauréat. Nous avons ainsi constaté que notre produit Pom’Potes était plébiscité par les bacheliers qui ne manquaient pas de le glisser avec leur trousse et leur calculette pour se restaurer pendant l’épreuve. Cela nous a inspiré, en juin 2019, l’opération #SnackEnScred sur Twitter, avec une vidéo incitant à tagger «ce pote qui fait un bruit de tronçonneuse en mangeant» pour qu’on lui envoie des Pom’Potes pour le bac, histoire qu’il ne fasse pas trop de bruit pendant les épreuves. Enfin, cette veille peut nous inspirer des réflexions plus stratégiques sur le positionnement de la marque. Nous avons notamment constaté, grâce à cette veille, que notre produit phare pour enfants Pom’Potes, initialement conçu pour un goûter à l’extérieur, était beaucoup consommé en intérieur. La raison est simple : on observe une sédentarité grandissante des enfants qui sortent de moins en moins, et restent trop souvent captés devant des écrans.
MEDIACOM’ D’où votre campagne «Il y a tout un monde dehors»…
Nadia MEHL VERZEAUX En effet ! Face à ce constat, nous avons travaillé un nouveau positionnement de marque avec l’appui de l’agence Utopies. Nous déployons en TV depuis 18 mois sous différentes vagues notre campagne : «Il y a tout un monde dehors». Pour rappel, la dernière vague de la campagne a été diffusée de mi-août à mi-octobre dernier. Cette prise de parole incarne le fait qu’au-delà des services rendus par un produit, les marques peuvent jouer aussi un rôle sociétal plus global. Notre marque interpelle ainsi sur cette sédentarité dont les études sont de plus en plus nombreuses pour dire qu’elle impacte la santé, la sociabilité, la créativité de nos enfants.