Brut, devenu rentable, accélère sur la publicité

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Devenu rentable pour la première fois au dernier trimestre 2023, le média vidéo en ligne Brut accélère sur la publicité, misant sur l’exploitation des données et la connaissance de sa jeune audience pour attirer les annonceurs et maintenir sa «trajectoire de profitabilité». 

 Le «pure player» lancé en 2016 présentait jeudi ses projets à destination des marques, auxquelles il propose une offre, Brut.Pub, depuis un an, en partenariat avec la régie publicitaire de France Télévisions. Ce format, qui consiste à adapter des spots télé aux réseaux sociaux en les agrémentant notamment d’une voix off et de sous-titres, est venu s’ajouter au 

«brand content» ( p r o d u c t i o n de contenus pour les marques), jusqu’alors la principale source de revenus de Brut. Grâce à lui, Brut prévoit de «finir l’année» avec une progression de son chiffre d’affaires «de 50% à 60%» par rapport à 2023, ont expliqué jeudi à la presse Elsa Darquier, une responsable du média, et Marianne Siproudhis, la directrice générale de FranceTV Publicité, sans plus de précisions. «2024, c’est l’année qui confirme la rentabilité», a commenté le co-fondateur de Brut Guillaume Lacroix, prédisant une année 2025 «dans la même lignée». Auprès des annonceurs, Brut met en avant la masse de données (temps passé devant une vidéo, nombre de vues, interactions…) en sa possession, le média rassemblant «entre 15 et 17 millions de spectateurs par jour», pour moitié des 15-35 ans, selon Guillaume Lacroix. Le média recourt aussi à l’intelligence artificielle pour analyser les commentaires générés par ses contenus, afin notamment d’identifier «les sujets qui vont créer la conversation», a expliqué le directeur de la stratégie Adrien Torrès. Brut, qui a publié en mai un sondage sur le rapport des jeunes au cinéma, entend aussi «accélérer sur l’analyse de l’opinion» en réalisant davantage d’études de ce type, a-t-il ajouté. Autre nouveauté: le lancement d’un «studio d’innovation interne de recherche et de développement», Brut R&D. Brut, qui emploie 250 salariés, s’est réorganisé ces dernières années pour faire des économies, notamment en fermant son bureau new-yorkais.