Le Credit Suisse, deuxième banque de Suisse, estime que 10 à 20% de ses heures de travail seront effectuées à domicile après la crise du coronavirus, selon son directeur général Thomas Gottstein.
«En moyenne, nos employés feront probablement davantage de télétravail dans le futur. Les estimations initiales vont de 10 à 20% du temps de travail»,
affirme M. Gottstein dans une interview au journal Neue Zurcher Zeitung
publiée samedi.
La pandémie de Covid-19 a donné un coup d’accélérateur aux transactions en ligne, réduisant encore l’importance des agences traditionnelles, dont le nombre «va donc continuer à diminuer».
Il y a «beaucoup» à apprendre des banques qui utilisent les smartphones
pour fournir des services de «la manière la plus simple, la plus rapide et la plus pratique possible», ajoute-t-il.
Des espaces de bureau réduits «découleront probablement» de ces évolutions pour l’ensemble du secteur des services, pronostique-t-il.
Plus de 90% des employés de Credit Suisse ont travaillé de chez eux pendant la crise.
«À moyen terme, nous serons certainement en mesure d’assurer nos activités avec moins de personnel – en particulier parce que nous continuerons à automatiser l’entreprise», prévient M. Gottstein.
Le dirigeant imagine un monde d’après-crise avec moins de voyages car «les entreprises ont pu voir à quel point la vidéoconférence fonctionne» – même s’il souligne que les relations personnelles resteront «une partie du métier de banquier».
Selon M. Gottstein, la pandémie de Covid-19 a «conforté la réputation des banques, parce qu’elles sont une partie de la solution, et non le problème».
«De plus, elles sont bien plus robustes qu’elles ne l’étaient durant la crise financière de 2008. Tout cela me rend optimiste», se réjouit-il.
Thomas Gottstein a pris la direction du Credit Suisse en février après l’éviction de Tidjane Thiam à la suite d’un énorme scandale d’espionnage.
L’affaire avait débuté en septembre après des révélations dans la presse concernant l’ancien directeur de la gestion internationale de fortune, Iqbal Khan, suivi par une société de détectives privés après son départ inattendu pour la banque concurrente suisse UBS.
Une première enquête a mis en cause l’ancien directeur des opérations Pierre-Olivier Boueeober, sans apporter la preuve que d’autres hauts responsables, dont M. Thiam, aient été informés.
Ce dernier a été contraint de démissionner en février, mais il est parti avec environ dix millions d’euros de salaire et de primes.