Un vote symbolique pour alerter sur la surconsommation: l’Assemblée s’est prononcée lundi soir contre certaines publicités «trompeuses» du Black Friday, mais sans aller jusqu’aux interdictions que réclamaient des députés en commission.
«Loin de nous l’idée de faire la leçon, c’est vraiment un amendement d’alerte», sur la communication «parfois trompeuse» du Black Friday, a expliqué la députée LREM Laurence Maillart-Méhaignerie, à propos de cette manifestation commerciale importée des Etats-Unis qui vient d’avoir lieu le 29 novembre.
Initialement, les députés de la commission du développement durable, dont la non inscrite et ancienne ministre de l’écologie Delphine Batho, voulaient associer les promos du Black Friday aux pratiques commerciales «agressives», passibles d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 300.000 euros au plus.
Mais le dispositif était «peu opérant», reconnaissait-on au ministère de la Transition écologique, en minimisant la portée de la mesure que la commission avait approuvée opportunément quelques jours avant le Black Friday.
En séance, en plein examen du projet de loi antigaspillage, l’Assemblée a modifié l’article concerné pour rattacher les éventuelles publicités mensongères du Black Friday à la «publicité trompeuse», déjà interdite par la loi.
Mais le sujet a encore suscité de vifs débats. A droite Emmanuel Maquet (LR) a demandé de «laisser les commerçants organiser librement les opérations promotionnelles plébiscitées par les Français».
Pour le centriste Bruno Millienne (MoDem), les «citoyens savent très bien décoder la publicité»; il existe de «vraies réductions» durant le Black Friday; et en cas de publicité trompeuse, «la loi a tout prévu, on n’a pas
besoin d’en rajouter».
Pour la députée UDI Sophie Auconie, le Black Friday «incite à l’hyper consumérisme» et profite «à des plateformes (comme Amazon)» qui «n’ont pas la fiscalité française» et qui «utilisent énormément d’emballages.»
Fin novembre, la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne avait vivement fustigé la «frénésie de consommation» générée par le Black Friday.
A droite, Eric Woerth (LR) avait dénoncé une «polémique inutile», invoquant «le droit de consommer et d’acheter ce qu’on a envie».