Le groupe Carrefour a réalisé en 2019 un chiffre d’affaires supérieur aux attentes des analystes, à 80,7 milliards d’euros, ce qui lui fait espérer un bénéfice opérationnel meilleur que ses prévisions, même s’il a pâti des grèves de décembre en France.
Malgré des ventes annuelles en France en repli de 2,6% à 38,8 mil- liards, le distributeur annonce tabler sur une croissance meilleure qu’es- comptée de son bénéfice opération- nel courant (ROC, l’indice phare du secteur) annuel mondial, à «environ 2,09 milliards d’euros». Et le ROC de la France «est attendu en crois- sance à deux chiffres», ajoute Carre- four dans un communiqué jeudi, sans plus de précision. Ces prévisions opti- mistes s’expliquent, selon le groupe,par le fait que «l’exécution rapide» du plan de transformation Carrefour 2022, lancé il y a deux ans par son PDG Alexandre Bompard, «porte ses fruits». Ainsi, le distributeur, grâce à la «multiplication d’actions concrètes», affirme être devenu le «leader de la transition alimentaire»: il affiche no- tamment des ventes de produits bio en croissance de plus de 25% en 2019 à 2,3 milliards d’euros. Son objectif est d’atteindre 4,8 milliards d’euros en 2022.
Bio et commerce alimentaire en ligne : A magasins comparables, le chiffre d’affaires annuel connaît une «accélération de sa croissance» à 3,1%, précise le groupe, qui a fina- lisé fin septembre la cession en nu- méraire de 80% de Carrefour Chine, l’excluant en conséquence de son périmètre pour 2019. Carrefour a également annoncé en novembre la cession du site de vente en ligne RueduCommerce, qui devrait être finalisée à la fin du premier trimestre 2020. Ces cessions, ajoutées à celle de Dia France en 2018, marquent
«une avancée notable dans l’assai- nissement du portefeuille et la sortie d’activités déficitaires» et le «recen- trage de Carrefour sur l’alimentaire», note le distributeur. Pour expliquer sa confiance en l’avenir, le groupe souligne également qu’il se trouve dans une «puissante dynamique de réduction des coûts», poursuivie «dans l’ensemble des géographies».Ainsi, en France, les gains à l’achat avec Système U progressent: «en amont des prochaines négociations annuelles, le travail accompli a per- mis de structurer l’approche et la relation avec les fournisseurs», note- t-il. «Avec (le groupe britannique) Tesco, les partenariats sur les catégo- ries de produits à plus fort potentiel pour Carrefour montent progressi-vement en puissance», ajoute-t-il. Enfin, les «forts investissements» dans le numérique, où le groupe était à la traîne, se traduisent par une pro- gression de plus de 30% du chiffre d’affaires du commerce en ligne ali- mentaire en 2019 à 1,3 milliard d’eu- ros, contre 1 milliard en 2018 (hors Chine), l’objectif étant d’atteindre 4,2 milliards en 2022