«Et si vous l’aviez laissé vivre?», des abonnés du Vélib’ parisien ont eu la surprise de découvrir un autocollant anti-avortement sur de nombreux vélos jeudi matin, un affichage sauvage immédiatement dénoncé par les élus parisiens et le gouvernement.
Couleurs, police, dessin… sur cet autocollant la charte graphique du Vélib’ semble totalement conforme. Et sous la question posée, un foetus grandit, devient un bébé puis un enfant capable de pédaler. «Vous qui prenez ce Velib’, ne vous souvenez-vous pas de toutes ces fois où, comme l’enfant qui apprend à faire du vélo, vous avez osé l’aventure ?», explique sur son site le collectif Les Survivants, qui revendique l’opération dans un communiqué mis en ligne mercredi. Se présentant comme des «jeunes révoltés face aux souffrances et injustices provoquées par l’avortement», Les Survivants disent agir au nom des «220.000 enfants tués chaque année en France». Les Survivants sont «mal-nommés», a réagi sur Twitter la maire de Paris Anne Hidalgo, dénonçant une «honte pour notre République, pour Paris et ses valeurs». «Cette dégradation est de facto une atteinte à la liberté des femmes», a abondé son adjointe à la santé, Anne Souyris. «En aucun cas cette campagne d’affichage sur les garde boue n’a été autorisée», a réagi le syndicat qui chapeaute Vélib’, le SAVM, envisageant une réponse judiciaire et incitant les usagers «à retirer les autocollants». «Un nombre significatif» de Vélib’ ont été ainsi recensés, a indiqué l’adjoint aux mobilités, David Belliard.