Les stylistes Domenico Dolce et Stefano Gabbana, qui ne souhaitaient pas que leur marque Dolce&Gabbana se poursuive après leur départ, ont changé d’idée et veulent désormais voir la famille Dolce en prendre le contrôle.
«Nous aimerions donner à la famille nos emplois», a affirmé à Vogue Business Stefano Gabbana qui a créé D&G en 1985 avec Domenico Dolce.
Cet automne, des membres de la famille Dolce se sont rencontrés pour parler de l’avenir de la compagnie. Ceci constitue un revirement, alors qu’en avril 2018, Stefano Gabbana avait clairement exclu toute poursuite de l’entreprise après leur mort. «Une fois que nous serons morts, nous serons morts. Je ne veux pas qu’un designer japonais commence à dessiner du Dolce & Gabbana», avait-il affirmé au quotidien Il Corriere della Sera. La famille Dolce s’est déjà impliquée largement dans l’entreprise. Les parents de Domenico avaient ainsi quitté la Sicile pour s’installer à Milan afin d’aider le duo à lancer la marque. Le frère de Domenico Dolce, Alfonso, 54 ans, est le directeur général de D&G, tandis que sa soeur Dora, 64 ans, est chargée de la recherche et développement pour le prêt-à-porter. Des neveux et nièces travaillent aussi dans l’entreprise, comme Giuseppina Cannizzaro, en charge de la haute couture, et son frère Christian, qui s’occupe des chaussures et accessoires.Domenico Dolce, 61 ans, et Stefano Gabbana, 57 ans, possèdent chacun 40% de D&G, le reste étant aux mains de la famille Dolce, via Alfonso et Dora. L’idée est de transmettre à la famille et en aucun cas de vendre: cette entreprise est «comme notre enfant. Quand tu es une mère, tu ne peux vendre tes enfants», a affirmé Stefano Gabbana, ajoutant: «Nous avons été chanceux. Nous ne voulons pas devenir les gens les plus riches du cimetière». D&G emploie 5.500 personnes dans le monde. Sur l’exercice fiscal 2018/2019, il a enregistré une hausse de son chiffre d’affaires de 4,6%, à 1,35 milliard d’euros malgré ses difficultés en Chine, où il a subi un boycott après des propos et une vidéo considérés comme racistes.