Un régulateur britannique accuse le géant bancaire HSBC de publicités mensongères qui mettent en avant des initiatives de lutte contre le changement climatique sans mentionner les financements substantiels apportés en parallèle à des entreprises polluantes.
L’Asa dit dans un communiqué mercredi avoir interdit l’utilisation de deux affiches publicitaires d’HSBC qui avaient été vues il y a un an à Londres et Bristol (ouest de l’Angleterre) à l’approche de la conférence de la COP26 sur le climat, qui se tenait à Glasgow en Écosse. L’Asa explique que «malgré les initiatives décrites dans les publicités, HSBC a continué à apporter des financements importants à des entreprises et secteurs qui ont émis des quantités importantes de CO2 et autres gaz à effet de serre». Elle en conclut que «les publicités ont omis des informations importantes et sont donc trompeuses». «C’est la première fois que le régulateur prend une décision contre une banque pour représentation trompeuse de son action sur l’environnement» souligne l’Asa. Elle reflète ainsi les inquiétudes du grand public sur le «greenwashing’», ou écoblanchiment – à savoir le fait de se présenter comme agissant contre le réchauffement climatique quand ce n’est pas le cas – et l’impact des banques dans le financement des carburants fossiles à l’origine de la crise climatique, argumente l’autorité de régulation. L’Asa précise que la Royal Bank of Canada fait parallèlement l’objet d’une enquête du bureau canadien de la concurrence pour des faits similaires. Les affiches en cause, qui ont fait l’objet de 45 plaintes reçues par l’Asa de la part de citoyens, ont été utilisés à Londres et Bristol, à l’ouest de l’Angleterre, montraient des images de nature et faisaient état de «milliers de milliards» de financements apportés par la banque britannique à ses clients pour les aider à atteindre la neutralité carbone. La seconde affiche décrivait l’investissement dans la plantation de 2 millions d’arbres par le groupe. En réponse à l’interdiction d’utiliser ces affiches, HSBC se défend en affirmant que «le secteur financier devait communiquer avec ses clients pour expliquer le rôle qu’il jouait dans la transition» climatique.