Le commerce équitable résiste et se développe en France

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Les ventes du commerce équitable Fairtrade/Max Havelaar ont de nouveau progressé en 2024 en France, en volume comme en valeur, tirées en particulier par le cacao, a indiqué mardi le label. 

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Dans un contexte d’instabilité des prix et de consommation atone, le commerce équitable, dont l’objet est de garantir aux agriculteurs un revenu 

décent, a vu les ventes sous label Fairtrade/Max Havelaar croître l’an dernier de 4,1%, à 1,4 milliard d’euros, des chiffres «rassurants», estime le label. Quelque 5.871 produits sont labellisés, dont 68% bios, avec en produits phares cacao, café et banane (83% des ventes). Pour le cacao, malgré une hausse historique des cours et l’effondrement de récoltes en Côte d’Ivoire et au Ghana, les ventes équitables ont crû de 7% en valeur et 8% en volume, à 17.300 tonnes de fèves, notamment grâce aux marques de distributeurs et «sans doute aussi grâce à une meilleure conscience des enjeux», estime Max Havelaar France. Car la production de cacao, pour l’essentiel vendu sans label social, «continue de faire mal au niveau éthique», qu’il s’agisse de déforestation, de pauvreté, de travail des enfants, souligne son directeur, Blaise Desbordes. Le cacao commerce équitable «représente 4 à 5% du total des 300.000 tonnes (vendues en France, NDLR), donc on lance un appel régulier aux pouvoirs publics, aux grands chocolatiers: «basculons!» En Allemagne, 20% du chocolat a des garanties, en Belgique, 20%», souligne-t-il. Pour ce qui est du café, dont les cours ont atteint des niveaux records, les volumes vendus en 2024 ont été «stables» (13.093 tonnes importées), progressant de 3% en valeur. La banane, elle, retrouve un volume record. 

Désormais, l’ONG, qui labellise déjà du lait français depuis trois ans, veut étendre son référencement aux filières d’origine France, notamment de blé et légumineuses, et lance une expérimentation dans la viande bovine. Objectif «structurer des filières agricoles françaises équitables, en bio comme en conventionnel», pour «garantir des prix minimums justes aux agriculteurs et répondre à la demande croissante d’une alimentation plus locale, éthique et durable». «Les nombreux débats publics et projets de loi n’ont pas fait avancer les choses: un agriculteur sur cinq vit toujours sous le seuil de pauvreté», souligne Blaise Desbordes, pour qui «le commerce équitable a des réponses face à la crise agricole» en France aussi. Le 30 avril, Agri-Ethique, premier label de commerce équitable de produits français, avait annoncé une année 2024 record, avec sur un an un tiers de produits référencés supplémentaires.