Le parfumeur Lancôme investit dans les essences cultivées à Grasse

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Le parfumeur Lancôme, dernière grande marque en date à investir dans les essences cultivées à Grasse, sur la Côte d’Azur, s’est lancé dans d’importants travaux sur un domaine de quatre hectares, a-t-on appris auprès de la marque. 

Mondialement réputée, la production locale de plantes à parfum, notamment de roses centifolia à Grasse, a été menacée de disparition au milieu des années 2000, sous l’effet de la concurrence et de la pression immobilière. 

Mais la maison de luxe Chanel a initié un grand retour en 1987 en signant un contrat avec la famille Mul à Pégomas, suivie par Dior plus récemment, partenaire de la famille Biancalana à Plascassier et de la cultivatrice Armelle Janody à Callian (Var). 

A la différence de Chanel et Dior, «nous sommes propriétaires et producteurs», souligne-t-on chez Lancôme, marque du géant cosmétique français L’Oréal qui s’approvisionnait déjà à Grasse en roses et en jasmin. 

Parmi les nombreux travaux en cours au domaine, acheté l’an dernier à une famille qui l’exploitait depuis les années 1950, le système d’irrigation est 

«en train d’être réparé et rénové dans le but de viser une autosuffisance», indique Françoise Lehmann, directrice générale de Lancôme, dans une déclaration. 

Les murs pluri-centenaires en pierres sèches qui permettent une culture en pente, sont également en train d’être restaurés et de nouvelles plantations en cours. 

«L’objectif à terme est d’utiliser toutes les parties de la rose (zéro déchet)», selon Mme Lehmann. 

Le «Domaine de la Rose Lancôme» sera ouvert à terme au public. 

«Depuis toujours, la rose est chère à la maison Lancôme», souligne la marque dont le fondateur en 1935, Armand Petitjean, possédait une roseraie à Ville d’Avray, en région parisienne. 

Appelée aussi rose de mai, la rose centifolia est cultivée à Grasse depuis 

la première moitié du XIXe siècle. 

La production, à son apogée en 1905 (3.000 tonnes), a fondu après la Deuxième Guerre mondiale. Elle est tombée à 59 tonnes en 2011, son plus bas historique, avant de remonter ces dernières années. 

Pour 2020, année marquée par du gel, la production est estimée entre 80 et 90 tonnes par Prodarom, syndicat national des fabricants de produits aromatiques. 

La ville a sanctuarisé dans son plan local d’urbanisme (PLU) 70 hectares pour les plantes à parfum en 2018, année de l’inscription de ses savoir-faire 

au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco.