Le SNPTV juge décevant un projet de décret censé alléger la réglementation des chaines de TV en matière de pub

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Le syndicat national de la publicité télévisée (SNPTV) a jugé décevant un projet de décret censé alléger la réglementation des chaînes de télévision en matière de publicité et permettre notamment la publicité ciblée ou pour le cinéma. 

Dans un projet de décret transmis pour avis au Conseil supérieur de l’audiovisuel, la publicité ciblée (également appelée «segmentée»), «principale avancée du projet de décret», est «assortie de limitations qui empêchent à long terme son développement», regrette le syndicat dans un communiqué. 

Elle est notamment limitée en volume horaire (2 minutes par heure), ne permet pas d’afficher l’adresse physique des commerces lorsqu’elle est ciblée géographiquement et est également soumise au règlement européen sur les données personnelles. 

Or, dans un projet de recommandations actuellement en consultation publique, la Cnil (Commission nationale informatique et libertés) rappelle que les télévisions connectées doivent permettre l’expression d’un consentement à l’utilisation des données pour la publicité ciblée au même titre que les sites internet. 

Un bandeau de consentement chaîne par chaîne serait «considérer la télécommande d’un téléviseur comme un clavier d’ordinateur», tance le SNPTV 

qui plaide plutôt pour un système d’acceptation ou de refus global pour toutes les chaînes. 

Au sujet de l’ouverture de la publicité pour le cinéma à la télévision, aujourd’hui interdite et qui doit être permise, le SNPTV regrette également l’établissement d’un «système basé sur les quotas» qui impose 50% de films européens à petit budget (jusqu’à 5 millions d’euros). 

Ce système «est par définition inégal (…) et entraînera des refus de vente des régies, emportant des conséquences juridiques», prévient le syndicat. 

Ces concessions devaient à l’origine permettre aux régies publicitaires de la télévision de lutter à armes égales contre celles des autres supports, notamment les mastodontes du web Google et Facebook et les services de vidéo par abonnement de type Netflix qui évoluent dans un cadre moins régulé. 

Enfin, le syndicat affirme son désaccord avec «l’ouverture du placement de produit dans les non oeuvres» envisagée dans le cadre de la réforme de l’audiovisuel qui doit être examinée par le Parlement en avril. 

Aujourd’hui, le placement de produit est autorisé uniquement dans les oeuvres cinématographiques, les fictions audiovisuelles et les clips vidéos, sauf lorsque ces programmes sont destinés aux enfants. Ouverte aux événements sportifs et de divertissement, elle entraînerait selon le SNPTV la «désintermédiation des éditeurs français» en générant des revenus qui leur échapperaient.