Les montres de luxe ont permis aux exportations horlogères suisses de signer en octobre leur meilleur mois depuis sept ans avec un bond de 4,8%, mais cette performance cache une reprise «disparate».
Le montant des exportations de montres s’est chiffré à 2,1 milliards de francs suisses (1,9 milliard d’euros) pour le mois écoulé, contre 1,9 milliard de francs en septembre et 1,5 milliard de francs en août, a annoncé jeudi dans un communiqué la fédération horlogère suisse. L’organisation n’en relève pas moins «d’importantes disparités» dans le redémarrage de ce secteur fortement secoué par la crise sanitaire l’an passé. Si les montres dont le prix dépasse 3.000 francs suisses à la sortie d’usine ont grimpé de 11,2% en volume, reflétant la reprise de la demande dans le luxe, les segments de prix inférieurs peinent toujours à se redresser. En octobre, les volumes pour les montres de moins de 200 francs suisses ont chuté de 17,3%, la baisse pour les montres de 200 à 500 francs se chiffrant à 31,6%. La reprise également très hétérogène au niveau géographique. Aux Etats- Unis, où la demande avait donné ses premiers signes de redémarrage en février, les exportations ont continué de se redresser, grimpant de 35,6% par rapport à leur niveau d’octobre 2019, a quantifié la fédération horlogère suisse qui publie depuis quelques mois ses statistiques par rapport au niveau d’avant-crise, plus pertinentes, selon elle, pour rendre compte de l’évolution du secteur compte tenu de l’ampleur du choc l’an passé. En Chine, qui avait fait office de filet de sécurité pour les horlogers suisses l’an passé, elles se sont accrues de 23%. En 2020, la Chine avait été le seul marché en croissance pour l’horlogerie suisse, une partie des achats se reportant sur les boutiques locales, faute de pouvoir voyager. Singapour a également enregistré une «progression sensible» en octobre (+11,6%), confirmant son retour à son niveau d’avant-crise, note la fédération horlogère.