Débutant mercredi et s’achevant le 23 juillet au soir, les soldes d’été s’ouvrent dans un climat «d’incertitude à son maximum», entre tumulte politique «anxiogène» et «météo maussade» des dernières semaines, deux facteurs peu propices à la consommation selon les professionnels de l’habillement.
«Qui va gagner? Qui sera heureux? Qui va acheter?», s’interroge Yann Rivoallan, le président de la fédération française du prêt-à-porter féminin, alors que le premier week-end des soldes d’été va coïncider avec le premier tour des législatives anticipées le dimanche 30 juin. Les professionnels interrogés se disent circonspects quant au succès des soldes d’été, longtemps rendez-vous très attendu, mais qui ont perdu de leur caractère événementiel ces dernières années, avec la multiplication des périodes de promotions tout au long de l’année. «L’incertitude est à son maximum», dit encore M. Rivoallan, pour qui «le bruit médiatique inédit» autour des élections focalise toute l’attention et détourne de la consommation. Par ailleurs, «difficile de se projeter dans des achats plaisir», les consommateurs ne sachant pas s’il y aura «des hausses ou des baisses d’impôts» selon la nouvelle composition de l’Assemblée nationale à venir. Dans une enquête, le SDI (Syndicat des indépendants et des TPE), qui représente 25.000 très petites entreprises, rapporte que 81% de ses adhérents de l’habillement interrogés estiment que le contexte politique constitue «tout à fait» ou «sans doute» un «frein» à la consommation. En outre, même si les soldes sont «attendus par les consommateurs selon plusieurs études», les Français auront «moins de budget (à y consacrer) par rapport aux années précédentes», affirme Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce, qui regroupe grands magasins et importantes enseignes de l’habillement et de la chaussure.