Les soldes d’été s’ouvrent mercredi dans un contexte d’inflation inédit depuis 30 ans, qui rend encore plus incertain ce temps fort de la consommation en France déjà bousculé par le Covid-19, les préoccupations écologiques
Il est «difficile de savoir exactement» comment les consommateurs vont se comporter lors des soldes d’été qui se dérouleront jusqu’au 19 juillet, résume le directeur de l’observatoire économique de l’Institut français de la mode (IFM), Gildas Minvielle. Outre l’inflation qui a accéléré en mai à 5,2% sur un an et touche de nombreux postes de dépenses (énergie, transports, alimentation), M. Minvielle souligne que le moral des ménages – qui joue dans leur envie de consommer – a aussi été durement éprouvé depuis le début de l’année, notamment par le variant Omicron. Du côté des commerçants, la donne est compliquée par de multiples facteurs : Stéphane Rodier, patron de trois boutiques de prêt-à-porter haut de gamme à Granville, Saint-Malo et Avranches, dit avoir subi «des livraisons retardées d’un mois, de deux parfois» en raison de chaînes d’approvisionnement perturbées par le Covid-19, la guerre en Ukraine ou encore l’engorgement des ports chinois. De fait, il a bien du stock à vendre… mais trouve «ahurissant de vendre les produits d’été en soldes, au moment où il faut les vendre plein pot», le lendemain du début de l’été. «On a certes besoin de trésorerie», qui se remplit grâce au surcroît d’activité pendant les soldes, «mais aussi de marges, alors que le remb o u r s e m e n t des Prêts garantis par l’Etat (PGE) a commencé en avril». Stéphane Rodier, par ailleurs trésorier de la Fédération nationale de l’habillement (FNH), estime que le principe même des soldes doit être repensé. «Produire en gros volumes qu’on doit ensuite brader pour s’en débarrasser, c’est quand même pas du tout écologique», regrette-t-il, appelant à une «réflexion globale» pour faire émerger des «solutions viables qui ne nous fassent pas consommer pour consommer».