Rendre utile une marque en période de crise a été la mission de l’agence Hungry and Foolish. Détournement de logos, accompagnement de clients, conseils … L’activité n’a pas cessé pour l’agence créative. Zoom sur l’agence Hungry and Foolish avec son Co-fondateur et Président Matthieu REINARTZ.
MEDIACOM Quelle est la ligne éditoriale de l’agence ?
Matthieu REINARTZ Hungry and Foolish est une agence créative qui veut réconcilier consommateurs, annonceurs et talents autour d’une publicité plus vertueuse et génératrice de valeurs. Notre ADN se forge sur 3 valeurs indéfectibles: Créativité, Indépendance et Transparence. Nous travaillons pour de nombreux clients comme Biocoop, Orpi, Accor, Axa Prévention, Bic, BNP Paribas, Gan Assurances, Schneider Electric ou encore Lustucru et Jack Daniel’s. Nous travaillons avec ces clients sur le long terme. Pour exemple, nous accompagnons BNP Paribas depuis 10 ans et Biocoop depuis 5 ans. Enfin, nous accompagnons nos clients à travers leur campagne mondiale comme Bic.
MEDIACOM Vous avez détourné les logos de vos clients pour mettre en avant des consignes de sécurité … Quelle en est la genèse ?
Matthieu REINARTZ Un week-end, un de nos collaborateurs a eu cette idée créative pour la marque Bic avec «Bic areful». Nous avons rebondi et imaginé d’autres détournements de logos en mettant en avant des consignes de sécurité en cette période de crise sanitaire. Autre exemple avec Mercure : «Même si le mercure monte, c’est pas une raison pour aller se promener». C’est un exemple simple pour rendre utile une marque dans une période de crise tout en étant un peu créatif.
MEDIACOM Participez-vous à différents appels d’offres ?
Matthieu REINARTZ Nous essayons de ne pas participer à de trop nombreux appels d’offres mais d’être dans une stratégique qualitative et non quantitative. L’an dernier, nous avons participé à 24 appels d’offres. Nous essayons de nous assurer d’être la bonne agence pour comprendre le besoin de l’annonceur.
MEDIACOM Comment avez-vous géré cette crise ?
Matthieu REINARTZ L’ensemble des équipes est en télétravail. Cela redistribue les cartes de la relation client annonceur. La distance nous rapproche au final. Nous échangeons d’avantage, et de manière plus personnelle. Cette crise impose une remise à plat de la majorité des stratégies de communication de nos clients. Certains souhaitent légitimement arrêter de communiquer, d’autres souhaitent prendre la parole. La situation nécessite d’être extrêmement juste dans chacune des prises de paroles de marque, il ne faut pas trahir sa raison d’être et intégrer toutes les composantes de la situation complexe que nous vivons. Plus que jamais, nous devons privilégier la communication de preuve, le story doing au storytelling. Enfin, au-delà des stratégies, un des enjeux auquel nous sommes confrontés est lié à notre capacité à produire des films. Le champ des possibles s’est considérablement réduit du fait de ne pas pouvoir organiser de tournage important. Cela nécessite une grande agilité et réactivité.
MEDIACOM Et comment ont réagi vos clients ?
Matthieu REINARTZ La réaction des clients dépend de leurs activités. Certains ont légitimement arrêté de communiquer quand leur activité a cessé. Je pense notamment à des clients comme Accor, Mercure ou encore l’organisation de Roland-Garros. Beaucoup d’actions de communication ont été décalées. D’autres clients comme Lustucru, Orpi et Biocoop sont en pleine activité et doivent continuer à être présents et communiquer. Cette année, l’agence sera en décroissance et la perte sur cette période risque d’atteindre -35%. Je m’attends à une reprise mais progressive.
MEDIACOM Quelles sont vos ambitions à venir ?
Matthieu REINARTZ La crise sanitaire n’est pas encore passée que nous devons nous préparer à affronter une crise économique. Mais je suis de nature optimiste, et je suis persuadé que nous en sortirons plus fort. Mais il faudra aussi faire preuve de patience et d’inventivité.