Pâques 2025 : la hausse des cours bouleverse le marché des chocolats

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 Devant la boutique d’une enseigne parisienne de chocolats, Jacques, 50 ans, énumère ses achats de Pâques: poules, lapins, friture… 

 Du «classique». Mais cette année, il a choisi des «petits formats» car «les prix ont augmenté», flambée des cours de cacao oblige. «C’est plus cher que l’an dernier, je dirais d’environ 15%», dit-il. Pas question toutefois de renoncer à ces emplettes annuelles destinées à sa famille et… à ses propres papilles: «C’est un achat plaisir». Ce «fort attachement des Français au chocolat», festif à Pâques et Noël (les deux gros temps forts d’achat) et du quotidien pendant l’année, est «une grande chance pour la profession», reconnaît Gilles Rouvière, secrétaire général du Syndicat du chocolat, qui regroupe petites entreprises familiales, PME plus grosses et multinationales. D’autant que les achats de Pâques sont aux trois quarts destinés aux enfants, selon les enquêtes de l’organisation, même si les achats pour les adultes croissent plus rapidement que ceux pour les enfants (+8% et +2,4% respectivement en 2024). Les cours du cacao, stables pendant une dizaine d’années, se sont envolés à partir de début 2023. Sur le marché londonien des matières premières, la tonne de cacao valait 1.900 livres sterling (2.200 euros) en janvier 2023, 3.800 livres un an plus tard et a atteint un plus haut mi-décembre 2024, à plus de 9.000 livres. Un prix multiplié par 4,5 en deux ans. Depuis début 2025, les cours ont toutefois reflué et la tonne cotait quelque 6.200 livres fin mars. Les raisons de la flambée des cours ces dernières années? Des conditions climatiques défavorables (pluies d i l u v i e n n e s provoquant des maladies dans les cultures, sécheresse) en Afrique de l’Ouest (notamment en Côte d’Ivoire et au Ghana), ceinture cacaoyère qui fournit 70% des fèves de cacao dans le monde. L’envolée des prix a freiné la demande et poussé des agriculteurs à consacrer plus de ressources à la culture du cacao, permettant une détente des cours ces derniers mois, avec la constitution de réserves pour la première fois depuis quatre ans.