Recul du greenwashing dans la publicité financière, mais le combat continue

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La publicité trompeuse pour des produits financiers faussement durables a diminué en 2023, a constaté mercredi l’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), alors qu’un cadre règlementaire européen contre le greenwashing est en construction. 

En France, l’utilisation d’arguments «verts» pour convaincre un client de souscrire à une assurance vie a par exemple diminué de 30% en un an, selon le rapport annuel du gendarme des marchés et de celui de la banque et de l’assurance. «Notre objectif, c’est de s’assurer qu’il n’y ait pas d’incohérence entre ce qui est dit à l’épargnant et ce qui correspond à la réalité du produit», a avancé Grégoire Vuarlot, directeur du contrôle des pratiques commerciales de l’ACPR, lors d’une conférence de presse. Mais «les outils ne sont pas encore parfaits» pour lutter contre le greenwashing (ou éco-blanchiment) au niveau européen, ont reconnu les superviseurs, malgré la récente directive européenne CSRD sur la publication de données environnementales, sociétales et de gouvernance (ESG) des entreprises. Début juin, un rapport de trois autorités européennes a déploré le manque de ressources humaines et d’expertise pour sanctionner cette pratique. Elle a augmenté dans le monde en 2023 selon la société de données ESG RepRisk, qui a pointé une recrudescence de 70% des cas d’éco-blanchiment de la part de banques ou de sociétés de service financiers. L’AMF et l’ACPR souhaitent réviser le règlement européen SFDR, dédié à la transparence des acteurs proposant des produits financiers, pour «favoriser (la) commercialisation» de produits durables. Par ailleurs, les superviseurs ont de nouveau alerté sur l’augmentation des arnaques financières en 2023, dont le coût moyen s’élève à 97.000 euros pour les faux livrets ou les contrats de financements participatifs et qui peuvent atteindre le million d’euros. Les listes noires des superviseurs ont ainsi gonflé de 1.350 noms de sites ou d’acteurs non autorisés en un an, pour atteindre 6.400 entrées fin 2023. Cryptomonnaies, faux placement vert dans des bornes de recharge électrique, «spoofing» (faux conseiller bancaire): «les escrocs surfent sur la nouveauté», analyse Grégoire Vuarlot. Selon le rapport, 15% des Français déclarent avoir déjà été victimes d’une escroquerie sur un placement financier, ce taux grimpant à 35% chez les moins de 35 ans.