Richemont : des chiffres semestriels, bien meilleurs qu’attendu

0
316

Le géant suisse du luxe Richemont publie de ses chiffres semestriels, bien meilleurs qu’attendu malgré une dégringolade de son bénéfice sur fond de net rebond de ses ventes en Chine. 

Pour la première moitié de l’exercice 2020/2021, le groupe genevois, qui publie ses résultats sur une base décalée, a fait état d’une dégringolade de 82% de son bénéfice net par rapport à la période comparable l’an passé, à 159 millions d’euros, a-t-il indiqué dans un communiqué, déjouant toutefois des prévisions beaucoup plus pessimistes. Avec le choc de la crise sanitaire qui l’avait obligé à fermer temporairement de nombreuses boutiques durant le premier confinement et à suspendre la production dans plusieurs de ses manufactures, les analystes interrogés par l’agence suisse AWP l’attendaient en moyenne à 5 millions d’euros. Sur l’ensemble du premier semestre, (clos au 30 septembre), son chiffre d’affaires s’est également inscrit au-dessus des prévisions, à 5,4 milliards d’euros, en baisse de 26% sur un an, l’érosion des ventes décélérant toutefois nettement sur la seconde moitié du semestre. Entre avril et fin juin, les ventes du groupe, propriétaire notamment de la maison de joaillerie Cartier, avaient diminué de près de moitié. Le repli s’est ensuite limité à 5% sur les trois mois suivants avec le redémarrage de 

l’économie. En Chine, ses ventes ont bondi de 78%, a-t-il précisé, aidant à amortir la baisse des recettes dans le reste de l’Asie, dans la zone Amériques et en Europe, durement touchée par l’absence de touristes en particulier en France, en Italie, en Suisse et au Royaume Uni. Dans le détail, les ventes de la joaillerie, qui contribuent à plus de la moitié de son chiffre d’affaires, se sont contractées de 18% sur l’ensemble du semestre. Après une chute de 41% entre avril et fin juin, elles sont revenues en terrain positif au trimestre suivant, enregistrant une progression de 4%, a précisé le groupe également propriétaire de la maison parisienne Van Cleef & Arpels. Le repli s’est atténué dans l’horlogerie, en baisse de 38% sur six mois. Après une dégringolade de 56% sur la première moitié du semestre, la décélération des ventes de ses montres de luxe s’est limitée à 18% sur les trois mois suivants. 

Présence renforcée en Chine : Ses autres activités, qui englobent notamment les stylos Montblanc et la maison de mode Chloé, se sont contractées de 42% sur le semestre, la baisse se chiffrant à 59% sur sa première moitié, puis à 24% durant les trois mois suivants. «La pandémie de Covid-19 a eu des répercussions sur nos opérations et nos ventes», a reconnu Johann Rupert, son président, cité dans le communiqué, concédant que «tous les canaux de distribution, secteurs d’activité et zones géographiques ont été touchés». Mais la «forte présence en Chine» et «l’accélération des initiatives dans le digital ont partiellement atténué les conséquences de l’arrêt du tourisme» et «des fermetures temporaires de magasins», a-t-il souligné, sans toutefois fournir de prévisions pour les mois à venir. Le groupe, qui s’était déjà allié au géant du commerce en ligne Alibaba, s’est encore renforcé en Chine avec un nouveau partenariat regroupant cette fois le portail de mode Fartech, qui distribue des marques de créateurs. Alibaba et Richemont vont chacun investir 300 millions de dollars dans des obligations convertibles émises par Fartech mais aussi 250 millions de dollars chacun dans une co-entreprise, appelée Fartech China. Ils détiendront ensemble 25% des parts avec l’option de prendre encore 24% des parts supplémentaires à l’issue des trois