Le retour à la normale «n’arrive pas assez vite» dans les stations-service britanniques et pâtit de «priorités ineptes» du gouvernement dans la gestion de la crise de l’essence, s’impatiente jeudi l’association sectorielle PRA.
«12% des stations-service de Londres et du sud-est sont toujours à sec, tandis que 17% n’ont qu’une caté- gorie de carburant», déplore la PRA dans un commu-
niqué. «Nous en
sommes au 15e
jour de crise.
Nous avons
besoin d’une
enquête indé-
pendante pour
que les automo-
bilistes soient
protégés contre
une telle pénu-
rie de carburant
à l’avenir», in-
siste-t-elle, fustigeant également des «priorités ineptes dans les politiques» gouvernementales. La PRA regrette qu’après des rencontres entre le gou- vernement et les organisations repré- sentant les chauffeurs routiers, dont le manque est estimé à 100.000 dans le pays, les informations n’aient pas été partagées avec les stations-service sur la répartition des livraisons, «où elles vont en priorité et quand elles sont censées arriver».Si l’organisation sec- torielle salue le gouvernement pour avoir mis à contribution l’armée pour
participer aux livraisons de carburant, elle lui demande de «rétablir la loi sur la concurrence» qui selon elle n’a eu aucun effet positif, avec au contraire
des «livrai- sons au mau- vais endroit», parfois dans des stations qui viennent d’être res- tockées. «La leçon de tout cela c’est que malgré leurs bonnes inten- tions, les pou- voirs publics
n’ont pas la capacité ou les qualifica- tions pour prendre les commandes et le contrôle d’une telle crise». Outre le chaos décrit par la PRA, la crise des stations-service dépend aussi de la capacité à trouver rapidement plus de conducteurs de camions citernes. Pour l’instant, moins de 10% des 300 visas temporaires offerts par le Royaume-Uni à des chauffeurs euro- péens dans le cadre du programme d’urgence mis en place pour réduire les pénuries d’essence ont trouvé pre- neur.