Uber : les réservations brutes de VTC, en baisse de 38% en un an

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Uber assure que la reprise est bien amorcée grâce aux livraisons et à la sortie progressive de la pandémie dans certains pays, mais l’offre et la demande pour les trajets avec chauffeurs restent faibles, et la plateforme de transport continue de devoir défendre son modèle économique contesté. 

Le leader mondial de la réservation de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) a indiqué mercredi que les courses de passagers avaient commencé à reprendre au premier trimestre, même si les réservations brutes restent en baisse de 38% sur ce segment sur un an. «Nous voyons enfin de la lumière au bout du tunnel, avec les vaccinations en hausse, la baisse des taux d’infection et la levée des restrictions de déplacement», a indiqué Dara Khosrowshahi, le patron du groupe californien, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes. L’entreprise a vu ses services de livraison décoller pendant les 

confinements en 2020 tandis que sa branche «mobilité» plongeait. Cette tendance a continué pendant le premier trimestre: les réservations brutes de trajets (essentiellement les recettes avant déductions des taxes, péages ou diverses rémunérations des chauffeurs) ont diminué de 38% en un an à 

6,8 milliards de dollars, tandis que celles des livraisons ont bondi de 166% à 12,5 milliards. L’application compte quelque 98 millions de consommateurs actifs au moins une fois par mois, contre 103 millions il y a un an. 

Retour au volant : «Les affaires d’Uber sont en bonne voie», analyse Eric Haggstrom, du cabinet eMarketer. «Contrairement à Lyft (son concurrent américain, ndlr), leur base d’utilisateurs est quasiment revenue à son niveau pré-pandémie, grâce la bonne santé de leur service de livraison de plats à emporter». Il note aussi les progrès d’autres services de livraison(courses alimentaires, alcool, etc), mais souligne que la reprise va dépendre du désir des personnes de se déplacer à nouveau et celui des chauffeurs de reprendre le volant. Uber a annoncé des bonus pour ses conducteurs américains il y a un mois, espérant accélérer leur retour. En tout, le groupe a réduit ses pertes nettes, d’ordinaire abyssales, à 108 millions de dollars, grâce à la vente d’ATG, sa division développant et commercialisant des technologies de conduite autonome, pour 1,6 milliard. L’année dernière, à la même période, elles étaient de 2,9 milliards. Le groupe a réalisé 2,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires, 

lourdement diminué par des provisions de 600 millions de dollars, nécessaires pour octroyer à ses chauffeurs britanniques le statut de travailleurs salariés. Le sujet du statut des conducteurs n’a pas fini de peser sur les perspectives de l’entreprise, qui n’a jamais réussi à dégager de profits. Aux Etats-Unis, Uber est parvenue l’année dernière à contrer une loi californienne qui devait aussi contraindre les sociétés de la «gig economy» (économie à la tâche) à requalifier leurs chauffeurs en employés.