Le géant britannique de la publicité WPP a essuyé une énorme perte de 3 milliards de livres en 2020 du fait de la pandémie ce qui ne l’empêche pas de récompenser ses actionnaires à la faveur d’une diminution de sa dette.
Le groupe, qui rappelle dans un communiqué jeudi avoir réalisé un bénéfice net de 860 millions de livres en 2019, a été touché de plein fouet par la crise sanitaire. Ses clients, les grandes entreprises, ont été contraints de se serrer la ceinture et ont taillé dans leur budget de communication, ce dont a pâti WPP, l’un des poids lourds mondiaux du secteur et grand concurrent du français Publicis. En conséquence, le groupe a passé dans ses comptes une charge de 3,1 milliards de livres (3,6 mds d’euros) essentiellement pour dépréciations d’actifs afin de tenir compte de l’impact de la pandémie sur ses activités.Ses ventes à données comparables, indicateur clé du secteur, ont reculé de 7,3% à 12 milliards de livres. «Même si notre chiffre d’affaires a été très affecté par la baisse des dépenses des clients, notre performance a été au-dessus de nos attentes et de celle du marché au cours de l’année», note Mark Read, directeur général.Selon lui, si le groupe a résisté, c’est surtout en raison de la transformation de WPP initiée depuis deux ans, qui vise à simplifier une entreprise autrefois tentaculaire et qui a permis de réduire sa dette au plus bas en 16 ans, à 700 millions de livres fin 2020. Il dit en outre avoir accéléré le rythme du basculement vers le n u m é r i q u e , ce que n’a fait qu’encourager la crise sanitaire, au moment où son groupe est concurrencé par les géants technologiques américains. «A bien des égards, la pandémie a permis à ce géant de se renforcer là où il en avait besoin. Les efforts en termes de simplification et dans le numérique sont déployés rapidement et c’est quelque chose que nous voulions voir depuis longtemps», souligne Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown. Pour 2021, WPP estime pouvoir renouer avec la croissance de ses ventes au deuxième trimestre, et attend une progression autour de 5% sur l’année, en prévoyant une «solide reprise» selon M. Read.