Le géant de la publicité WPP a connu une année 2019 difficile en raison d’un marché déprimé et son redressement pourrait prendre plus du temps que prévu malgré une vaste réorganisation.
Le groupe, un poids lourd mondial et grand concurrent du français Publicis, a dévoilé jeudi dans un communiqué une chute de 41% de son bénéfice net à 624 millions de livres lors de l’exercice écoulé. S’il dit entrevoir une a m é l i o r a t i o n de ses performances depuis le second semestre, ses perspectives restent moroses. «2020 devait être le moment où le directeur général Mark Read allait obtenir des avancées» dans le redressement du groupe, souligne Russ Mould, analyste chez AJ Bell. Mais l’activité a souffert au quatrième trimestre de 2019 et «tout ce que peuvent espérer les investisseurs est une croissance nulle et un maintien des marges en 2020», selon lui. Mark Read cherche depuis 2018 à simplifier le groupe, qui était devenu tentaculaire sous l’impulsion de son prédécesseur Martin Sorrell avec de multiplies filiales dans la communication, le conseil et la publicité. Cette restructuration, prévue sur trois ans jusqu’en 2021 et qui est censée permettre au groupe de renouer avec la croissance, passe par 3.500 suppressions d ’ emp l o i s et des cessions d’actifs comme le cabinet de conseil Kantar dont il a cédé le contrôle fin 2019. Jusqu’à présent, 80 branches d’activités ont été fermées ou sont sur le point de l’être et une centaine de succursales ont fusionné. WPP entend en outre avoir une relation plus étroite avec ses clients dont les 30 plus grands représentent à eux seuls 30% de son chiffre d’affaires.