Les patrimoines professionnels cumulés des 500 plus grandes fortunes de France ont progressé de presque 17% en un an pour atteindre une estimation record de 1.170 milliards d’euros cette année, selon le classement du magazine Challenges.
La quasi-totalité de cette hausse est attribuable à la croissance de près de 150 milliards d’euros du patrimoine des quatre piliers du luxe français, au sommet de la liste. Bernard Arnault, patron du numéro un mondial du luxe LVMH, reste en tête du classement, qu’il domine depuis 2017, avec une fortune familiale estimée à 203 milliards d’euros cette année, contre 149 milliards en 2022, estime Challenges. L’homme le plus riche du monde, selon le magazine Forbes, est suivi par les familles Hermès (138 milliards d’euros), Wertheimer (Chanel, 100 milliards) et celle de Françoise Bettencourt Meyers (L’Oréal, 77 milliards), toujours la femme la plus riche du monde d’après Forbes. En atteignant 1.170 milliards d’euros, «la fortune globale des +500+ grimpe à des sommets jamais atteints (…) reléguant loin derrière le record de l’année dernière à 1.002 milliards», note Challenges. «En 2009, ce montant n’était que de 194 milliards, représentant 10% du PIB d’alors; aujourd’hui c’est 45%» de la production de richesse annuelle sur le sol français, écrit le magazine. La croissance, outre le secteur du luxe, est portée par des acquisitions dans le vignoble français, notamment celles de la famille Pinault (Kering, 31 milliards d’euros) qui a «déboursé plusieurs centaines de millions» pour investir dans le champagne. «Au-delà des records, l’édition 2023 révèle des secteurs à la peine, à cause de la hausse des coûts, comme la distribution», signale Challenges, citant en exemple la contraction du patrimoine de Claude Thiriet, numéro deux français des surgelés, ou des propriétaires d’Yves Rocher. «Les licornes de la tech, qui s’étaient multipliées ces dernières années, ont perdu de leur superbe», souligne encore Challenges: «une dizaine de fondateurs de licornes sont même sortis du classement cette année» et «la majorité de ceux qui restent ne progressent plus, voire baissent». 141 milliardaires sont désormais recensés, contre 55 en 2013. Sur la même période, le palier pour entrer dans ce club des 500 est passé de 65 à 235 millions d’euros.