Les sociétés Philip Morris France et Products ont comparu jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris pour «publicité illégale» à propos de l’«IQOS», un dispositif électronique permettant de fumer du tabac chauffé et non brûlé.
A l’origine de l’audience, le Comité national contre le tabagisme (CNCT) et l’association Droits des non-fumeurs (DNF) reprochent au plus grand producteur mondial de tabac d’enfreindre la loi qui interdit toute publicité pour le
tabac. Est visé: un site internet destiné à promouvoir ce nouvel appareil, à mi-chemin entre la cigarette classique et la cigarette électronique. Les deux associations attaquent également une campagne d’affichage trop visible depuis l’extérieur des bureaux de tabac. Commercialisé en France depuis 2017, l’«IQOS» est un petit boîtier électronique disponible en vente libre. Il permet de chauffer des recharges de tabac mélangé à de la glycérine. Sa technologie permet d’éviter la combustion du tabac. Philip Morris met en avant son produit comme étant «moins nocif» que les cigarettes classiques, car ne générant pas de goudrons. «L’IQOS n’est pas un produit de tabac», a expliqué Me Astrid Mignon Colombet, représentant le cigarettier devant la 31ème chambre. La distinction entre l’appareil électronique et ses recharges doit être faite, estime-t-elle. La publicité portait sur l’appareil et non pas sur les sticks de tabac. Elle n’était donc pas soumise à la réglementation relative aux produits du tabac, plaide-t-elle. «Si j’achète ce boîtier IQOS, à quoi cela sert si je n’achète pas des recharges de tabac ?», s’est interrogée, interloquée, la présidente de la chambre. «Exactement comme une cigarette électronique, c’est un accessoire», a rétorqué la défense. «L’IQOS ne sert absolument à rien si on ne met pas de tabac dedans», a souligné de son côté Me Delphine Raynal-Cantagrel, représentant l’association DNF : «ce n’est pas un objet décoratif». L’industriel a également défendu son droit à informer le consommateur sur une alternative moins nocive : C’est «un produit qui s’inscrit dans une troisième démarche de réduction des risques au côté de la prévention et de la cessation», assure sa défense.