Renforcement des sanctions, nouvelles interdictions: après l’Assemblée nationale, le Sénat s’est attaqué mardi à une proposition de loi visant à mieux encadrer l’activité des influenceurs et lutter contre les dérives sur les réseaux sociaux.
Adopté à l’unanimité en première lecture fin mars par les députés, ce texte
transpartisan, soutenu par Bercy, donne une définition légale aux influenceurs et interdit certaines pratiques. Avec un nombre estimé de 150.000 influenceurs en France, dont 15% seulement e x e r c e r a i e n t cette activité à temps plein, ce secteur en plein développement est dans le viseur des associations, mais aussi du gouvernement, qui a engagé la procédure accélérée sur ce texte. Pour la ministre des PME Olivia Grégoire, c’est «une proposition de loi attendue», qui «vient combler un vide juridique» et répond à «une demande populaire pour une meilleure régulation». «Ce n’est pas une loi pour ou contre la publicité, pour ou contre les jeunes (…) c’est une loi de régulation économique au service d’un métier naissant», a-t-elle souligné. Devenus pour certains des stars avec des millions d’abonnés, les influenceurs diffusent des contenus sur les réseaux sociaux qui peuvent grandement orienter les comportements, en particulier des plus jeunes. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ( D G C C R F ) a publié une étude accablante sur leurs pratiques. Le rappeur Booba a aussi servi de caisse de résonance en s’en prenant à la papesse des influenceurs Magali Berdah, celle-ci le qualifiant de «harceleur». L’influenceuse a été entendue par la rapporteure du texte au Sénat, Amel Gacquerre (centriste), le rappeur ayant de son côté indiqué qu’il n’irait pas au palais du Luxembourg. «Je ne cherche pas à faire de politique, juste à démasquer ces «influvoleurs» et combattre la culture du vide. Je vous laisse faire votre boulot.