Les conditions de travail dans les entrepôts au Royaume-Uni du géant américain du commerce en ligne Amazon sont déplorables et ont empiré ces dernières années, dénonce mardi le syndicat GMB qui demande une enquête parlementaire.
Selon une enquête du syndicat, plus de 600 employés ont été blessés ou ont échappé de justesse à une blessure au cours des trois dernières années. GMB, l’un des principaux syndicats britanniques, explique même que le nombre d’incidents augmente d’année en année, à mesure que Amazon accroît sa présence en ouvrant davantage de centres de distribution dans le pays où les ventes sur internet sont en plein essor. Le syndicat évoque plusieurs cas dont celui d’un employé dans un entrepôt à Londres qui a subi une blessure à la tête et s’est évanoui ou encore celui d’un travailleur à Manchester (nord-ouest de l’Angleterre) qui s’est fracturé la main après s’être coincé les doigts dans un portail coulissant. «Amazon dépense des millions dans des campagnes de communication pour persuader le public qu’il fait bon travailler dans ses entrepôts» mais «les conditions sont infernales», prévient Mick Rix, un responsable national de GMB. «Nous avons essayé à maintes reprises de parler à Amazon pour améliorer la sécurité des travailleurs. Mais cela suffit et l’heure est venue d’une enquête parlementaire», selon lui. Le travailliste Jack Dromey, élu de Birmingham (centre de l’Angleterre), apporte son soutien à cette initiative. «Avec 30 ans d’expérience dans le monde du travail, je n’ai pas souvenir d’autant de blessures de travailleurs dans une e n t r e p r i s e (…) Amazon prétend être une entreprise du XXIe siècle. Il se comporte comme un propriétaire d’usine du XIXe», s’insurge-t-il dans le communiqué de GMB. De son côté, Amazon, dont le patron Jeff Bezos vient de lancer un fonds de 10 milliards de dollars pour lutter contre le changement climatique, a vivement contesté les conclusions du syndicat. «Amazon est un endroit sûr pour travailler. Une fois encore, nos critiques semblent déterminés à donner une fausse image d’Amazon», selon un porte-parole.