Agriculture bio : le coup dur des coupes budgétaires de l’Agence Bio

0
125

Des entrepreneurs de la filière bio alertent des effets sur leur activité des coupes dans le budget de l’Agence Bio, alors que démarre une vaste campagne de publicité organisée par cette dernière pour les 40 ans du label AB – agriculture biologique. 

 «Ça va affecter directement des porteurs de projets, on va voir arriver des demandes en détresse», prévient Loïc Madeline, coprésident de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) et agriculteur bio en Normandie. Le ministère de l’Agriculture a annoncé mardi une baisse drastique – de 15 millions d’euros – du budget de l’Agence Bio, chargée du développement, de la promotion et de la structuration du secteur, fondé sur l’interdiction d’utilisation de produits issus de la chimie de synthèse. Dans un contexte de recherche d’économies budgétaires, le fonds Avenir bio, destiné à soutenir des projets entrepreneuriaux, est amputé de près de 10 millions d’euros, passant de 18 millions en 2024 à 8,8 millions pour 2025, tandis que les 5 millions d’euros dédiés à la communication de l’Agence sont supprimés. Le ministère rappelle l’existence d’autres soutiens à l’agriculture biologique: Ecorégime, crédit d’impôt et aide à la conversion à l’agriculture biologique. «Les enveloppes dédiées directement et exclusivement aux agricultures biologiques (sont) programmées à près de 700 millions d’euros», souligne-t-il dans un communiqué. Mais les coupes annoncées plongent dans l’incertitude plusieurs entrepreneurs d’un secteur déjà mis à mal par le recul de la consommation de produits bio, après une forte progression pendant la pandémie de Covid-19. «On est au pied du mur. On ne sait pas encore comment on va pouvoir donner suite aux banques», alerte Margaux Amblard, trésorière de «La fabrique à sucres», un projet de sucrerie bio dans le Nord qui réunit près de 80 producteurs. «On a un plan de financement qui intègre 500.000 euros de subventions. L’Agence Bio nous avait donné un accord de principe, mais sans valider le montant», précise-t-elle. «Ça fait 10 ans qu’on travaille sur ce projet. Si on perd ces 500.000 euros, tout est remis en cause.»