Royaume-Uni : le secteur privé continue de reculer en mai

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L’activité du secteur privé au Royaume-Uni a continué à reculer en mai, selon l’indice PMI Flash publié jeudi par S&P Global, et si cette baisse est moins marquée qu’en avril elle renforce les craintes d’une économie entrée en marche arrière. 

Cet indicateur de croissance de référence s’est porté à 49,4 en mai – or un indice en dessous de 50 signifie une contraction économique. Mais il s’agit d’une amélioration car ce chiffre était tombé à 48,5 en avril. «Après un mois d’avril épouvantable, les entreprises font état d’un mois de mai plus clément», résume Chris Williamson économiste de S&P Global, notant que «les pressions sur les prix se sont atténuées» et qu’un temps ensoleillé «a stimulé l’activité économique dans certains secteurs». Malgré cette amélioration, l’activité recule pour un deuxième mois consécutif, «ce qui laisse entrevoir la possibilité d’une contraction de l’économie au deuxième trimestre», prévient l’économiste. Le Royaume- Uni a enregistré sur les trois premiers mois de l’année une croissance de 0,7% de son produit intérieur brut (PIB), selon les derniers chiffres officiels publiés la semaine dernière, une hausse supérieure aux attentes. Mais les entreprises britanniques doivent composer avec la hausse en avril des cotisations patronales et du salaire minimum, ainsi que l’imposition de droits de douane américains –un accord annoncé avec les Etats-Unis doit toutefois permettre à terme à Londres d’échapper à certaines de ces taxes. Ces nouvelles «plus encourageantes sur les droits de douane et le commerce semblent avoir contribué à restaurer une certaine confiance parmi les entreprises», note Chris Williamson, mais ces dernières restent inquiètes et continuent de supprimer des emplois, notamment dans le secteur manufacturier. L’économie britannique «semble vouée à un ralentissement brutal au deuxième trimestre de l’année, après un rebond impressionnant au premier trimestre 2025», estime Matthew Ryan, analyste chez Ebury. L’inflation a en outre fortement accéléré en avril sur un an au Royaume-Uni, à 3,5%, selon des données publiées mercredi par l’ONS. Mais l’atténuation de la pression sur les prix en mai, qui ressort de l’indice PMI, «fournit des preuves encourageantes» que le rebond de l’inflation en avril était dû à des facteurs ponctuels, tempère Ashley Webb, chez Capital Economics. Ce qui n’empêchera pas le PIB britannique de se contracter au deuxième trimestre, selon l’analyste.