Allemagne: nouveau revers judiciaire pour Uber, qui compromet son implantation

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Uber a essuyé jeudi un nouveau revers judiciaire en Allemagne, qui compromet son implantation dans la 1ère économie européenne, en se voyant interdire de mettre en relation ses clients avec des conducteurs de voitures louées. 

 Cette décision «équivaut à interdire, dans les conditions actuelles, l’essentiel des activités de Uber en Allemagne», résume Isabel Jahn, porte-parole du tribunal de Francfort. Déjà, «le marché en Allemagne est plus faible que dans d’autres pays, notamment en France», reconnaît Tobias Fröhlich, l’un des porte-paroles allemands d’Uber.Depuis un jugement de 2015, Uber devait s’abstenir de faire appel à des chauffeurs privés disposant de leur propre véhicule, ce qui avait nettement freiné ses ambitions dans le pays. Reste à la plateforme américaine la mise en relation avec des taxis classiques via son offre «Uber Taxi», préciseTobias Fröhlich. Dans un communiqué, l’entreprise promet par ailleurs «d’étudier attentivement la décision et de prendre les mesures nécessaires» pour maintenir son offre allemande, sans exclure de faire appel. Uber fait plus largement face à une contestation croissante en Europe, où le groupe est attaqué en justice par des sociétés de taxis soumises à licence qui dénoncent une concurrence déloyale. 

Plusieurs pistes : C’est justement sur ce fondement qu’ont tranché jeudi les magistrats de Francfort, estimant qu’Uber était «plus qu’un intermédiaire» et qu’il se comportait comme un loueur de voitures sans en avoir l’autorisation. La plateforme se présente en effet auprès de ses clients «comme un prestataire de service», «choisit concrètement le chauffeur» et «décide du prix», détaille le tribunal. Les magistrats font par ailleurs état de manquements par les chauffeurs de Uber à l’obligation imposée aux VTC par la loi allemande de «retourner à leur siège entre chaque course».Même si l’entreprise californienne peut faire appel, le jugement est «immédiatement exécutoire», précise le tribunal de Francfort, saisi par le syndicat «Taxi Deutschland» regroupant plusieurs organisations allemandes de taxis. Il met un net coup d’arrêt au développement d’Uber, qui n’opère pour l’heure qu’à Berlin, Munich, Francfort, Düsseldorf, Stuttgart, Hambourg et Cologne, contre 20 villes en France.