Comment mieux protéger les mineurs face à la tentation des jeux d’argent? L’Autorité nationale des jeux (ANJ) a dévoilé mercredi un plan d’action visant à prévenir le jeu excessif des plus jeunes, en encadrant les pratiques publicitaires par des «lignes directrices» et des «recommandations».
L’ANJ s’était engagée à mieux encadrer ces pratiques au vu d’une «pression publicitaire forte et inédite des opérateurs de paris qui s’est accélérée en 2021», en particulier pendant le dernier Euro de football, a dit sa présidente Isabelle Falque- Pierrotin. Six mois plus tard, au terme d’une consultation en ligne ayant réuni
opérateurs de jeux d’argent, publicitaires, professionnels de santé, associations de soin, fédérations sportives, communauté éducative et grand public, l’autorité a voulu définir des règles claires, qui seront «pleinement opérationnelles» en septembre, soit avant la prochaine Coupe du monde de football. Depuis l’an dernier, l’ANJ approuve la stratégie promotionnelle annuelle des 15 opérateurs de jeux agréés (FDJ, PMU, Winamax, Unibet, Vbet, Zebet, Zeturf…). «Nous pouvons – quelques mois après, si ces recommandations ne sont absolument pas suivies – enclencher des sanctions soit financières soit administratives, qui peuvent aller jusqu’à la suspension de l’agrément, voire son retrait», précise Mme Falque- P i e r r o t i n . Les «lignes directrices» dévoilées mercredi, qui interprètent le décret du 4 novembre 2020 sur les communications commerciales liées au jeu, sont «des outils de droit souples» adaptés à un «environnement numérique très éclaté», dit-elle, assurant que l’ANJ n’était «pas l’ennemie de la publicité, qui permet à l’offre légale d’être connue». «Nous aurons un comité de suivi: si cela ne marche pas, nous aurons toujours la réponse législative et réglementaire: mais ce serait dommage pour les opérateurs eux-mêmes», estime la présidente de l’ANJ.