Burberry : des ventes en baisse de 4% lors des trois derniers mois de 2020

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Le groupe britannique de luxe Burberry a vu ses ventes baisser de 4% lors des trois derniers mois de 2020, du fait de la fermeture de magasins face à la pandémie, et craint que les règles post-Brexit ne nuisent à l’attractivité du Royaume-Uni. 

Le spécialiste des vêtements et accessoires de luxe indique dans un communiqué mercredi qu’actuellement 15% de ses magasins sont fermés, et un tiers de ses boutiques fonctionnement avec des horaires réduits ou des restrictions. Il évoque une «trajectoire incertaine» pour ces activités «compte tenu de la propagation de nouveaux variants plus transmissibles du Covid-19». Burberry s’attend par conséquent à des «perturbations» dans certaines régions du monde pour les trois premiers mois de l’année qui correspondent à la fin de son exercice décalé 2020-2021. Au cours de son troisième trimestre, soit d’octobre à décembre, ses ventes ont baissé de 4% sur un an à 688 millions de livres. La chute atteint 9% dans ses magasins à périmètre comparable avec des performances contrastées suivant les régions. L’Asie-Pacifique a enregistré un bond de 11%, avec la reprise des économies, mais la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique a connu une chute de 37%. Sur le continent américain, la baisse est limitée à 8%. Le groupe explique avoir été pénalisé par de moindres promotions et une réduction de la fréquentation des touristes, surtout en Europe. «Dans le contexte actuel, être un groupe de luxe est à la fois un avantage et un inconvénient», note Richard Hunter, analyste chez Interactive Investor. Selon lui, la riche clientèle est moins sensible aux chocs économiques de la pandémie, mais dans le même temps, elle a l’habitude de voyager et d’acheter en magasin, ce qui n’est presque plus possible. La marque à l’emblématique imprimé quadrillé, qui entend monter encore en gamme sous l’impulsion de son directeur général Marco Gobbetti, assure que la crise sanitaire ne modifie pas sa stratégie. «Malgré l’environnement difficile nous avons fait de bons progrès dans nos priorités stratégiques sur le trimestre», souligne M. Gobbetti. «Nos collections sont bien accueillies par une nouvelle clientèle, plus jeune, ainsi que par les clients existants», note-t-il. Le groupe dit notamment avoir profité d’une campagne promotionnelle autour de Noël portée par Marcus Rashford, footballeur vedette de Manchester United. Le patron explique que son activité a été soutenue par ses opérations en ligne dans certains marchés notamment en Chine et estime son groupe bien placé 

pour croître une fois la pandémie passée. Le groupe dévoilera ses résultats financiers annuels le 13 mai. Au premier semestre, son bénéfice net avait été divisé par trois et son chiffre d’affaires avait fondu de 31%. Enfin, Burberry a expliqué que la sortie de l’UE du marché unique le 1er janvier allait engendrer des coûts supplémentaires malgré l’accord commercial post-Brexit. Il s’attend à une «hausse modeste» des coûts en raison des nouvelles formalités aux frontières, évoquant notamment la «règle d’origine». 

Cette disposition soumet à des droits de douane des produits exportés du Royaume-Uni vers l’UE mais qui ne serait pas fabriqués sur le sol britannique. Le groupe évoque en outre les règles qui s’appliquent sur la TVA, qui font que les touristes non-européens qui achètent au Royaume-Uni ne pourront plus bénéficier d’une détaxe.