Carrefour et Tesco devront eux aussi limiter leurs achats en commun

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 Après avoir réduit le périmètre d’achats en commun de quatre distributeurs dont Casino et Auchan, l’Autorité de la concurrence a cette fois limité ceux de Carrefour et Tesco sur leurs marques de distributeurs, sur une période de cinq ans, selon un communiqué publié jeudi. 

 L’Autorité de la concurrence a poussé Carrefour et Tesco à s’engager sur plusieurs points permettant de répondre «pleinement et efficacement» à «des préoccupations de concurrence». Les deux distributeurs devront exclure de leur accord, passé en août 2018, «des produits agricoles (fruits et légumes: agrumes, fruits rouges, tomates, raisins, kiwis, melons, pastèques…), achetés principalement auprès des producteurs français et européens», explique l’Autorité de la concurrence. Les deux enseignes «limitent leur coopération pour huit catégories de produits (coton, fromages persillés, fromage frais, conserves de tomates…) à un volume correspondant, pour Carrefour, à 15% de parts de marché à l’achat par famille de produits», et «s’engagent à rétablir la possibilité pour les plus petits fournisseurs de répondre aux appels d’offres», ajoute-t-elle. Ces engagements sont «obligatoires», indique encore le gendarme de la concurrence, et seront «vérifiés par un mandataire agréé». Les enseignes sont «libres de coopérer sur l’ensemble des autres catégories de produits», dans le cadre de cet accord. Fin octobre, le gendarme de la concurrence avait procédé de même avec quatre distributeurs, Casino, Metro, Auchan et son franchisé Schiever, pour 

« r é p o n d r e aux risques d’atteinte à la concurrence» que présentait leur accord de coopération sur les produits à marques de distributeurs. Cette décision était la première rendue par l’Autorité dans le nouveau cadre fixé par la loi Alimentation (Egalim) du 30 octobre 2018, qui lui permet de suspendre les accords à l’achat s’ils occasionnent des atteintes à la concurrence. Le gendarme de la concurrence redoutait que les accords conclus entre les quatre groupes pour leurs marques distributeurs ne diminuent la concurrence entre eux, en amenant à «homogénéiser» ces produits. Une enquête sur une alliance entre Carrefour et Système U se poursuit.