Avec le confinement, le comportement des Français vis-à-vis de leurs courses alimentaires a bousculé le secteur de la distribution, analyse mercredi le panéliste Kantar, pour qui la crise sanitaire est une «aubaine» pour le commerce en ligne et les magasins de proximité.
Sur la période allant du 23 mars au 19 avril, donc en plein confinement, Kantar a constaté une croissance de 14% des dépenses des produits de grande consommation et frais en libre service (alimentaire, liquides, hygiène/ beauté
et entretien…), moins importante cependant que lors du précédent baromètre
mensuel (+21,5%), durant lequel s’étaient effectués les fameux «achats de précaution» pré-confinement. Il souligne également «une adaptation du comportement d’achat des foyers français» qui «font moins souvent les courses (-17%) mais remplissent plus leurs paniers (+37% en valeur)». Le contexte actuel a par ailleurs favorisé «les circuits les plus accessibles ou digitaux» (numériques) : ainsi, le seuil symbolique des 10% des dépenses pour des produits de grande consommation faites sur internet a été franchi (soit +3,8 points de parts de marché). «Le nombre de transactions a augmenté de 70% grâce à l’arrivée de 2,4 millions de nouveaux foyers clients», précise également Kantar dans son communiqué. Tous distributeurs confondus, les petits c o m m e r c e s alimentaires ont gagné des parts de marché, à 9%. Les supermarchés se renforcent (+2,3 points) tandis que les hypermarchés, déjà fragiles avant la crise, voient leur poids dans les dépenses des ménages s’effondrer de 8,1 points, ce qui équivaut à «3,1 millions de foyers clients (qui) manquent à l’appel sur la période». Enfin, si l’on détaille les parts de marché distributeur par distributeur sur cette période, c’est le groupement des Mousquetaires (Intermarché et Netto) qui est «le plus dynamique», avec une progression de 1,7 point à 16,7%, «grâce à des clients nettement plus fidèles», affirme Kantar.