Le distributeur français Carrefour a estimé mardi s’être bien sorti d’un «environnement difficile» de forte inflation en 2023 et annoncé choyer ses actionnaires avec notamment une augmentation des dividendes.
Les ventes du groupe coté au CAC 40 ont progressé de 3,6% à 94,1 milliards d’euros dans un «contexte d’inflation particulièrement élevée en Europe et en Argentine». Son bénéfice net ressort en forte hausse en 2023, de plus de 23% à 1,66 milliard d’euros, grâce à la cession de ses dernières activités sur le continent asiatique, à Taïwan. Sans cette cession, la rentabilité des activités du distributeur ressort en baisse, en raison notamment du coût d’une réorganisation en Europe et de la fermeture en cours de magasins au Brésil. Carrefour prévoit le paiement d’un dividende de 0,87 euro par action, «en hausse de 55%». En outre, il annonce «un nouveau programme de rachat d’actions de 700 millions d’euros sur 2024», année lors de laquelle il estime qu’il devrait «bénéficier de conditions de marché plus favorables en Europe». En 2023, le groupe qui a racheté les enseignes Cora et Match ainsi qu’une trentaine de magasins Casino indique avoir versé 481 millions d’euros de dividendes, et dépensé 802 millions d’euros pour racheter ses actions. Ces mesures sont contestées par les organisations représentatives du personnel, notamment au regard de sa politique de passage de nombreux magasins en location-gérance et en franchise, ce qui consiste à céder la gestion à des tiers (tout en restant en général propriétaire du fonds de commerce). Au total, ce sont, selon la CFDT, «305 magasins (80 hypers et 225 supermarchés)» qui ont ou vont être «cédés à des repreneurs et plus de 23.000 salariés qui sont sortis des effectifs» de Carrefour en France. Interpellée le 13 février par le député (Liot) du Nord Benjamin Saint-Huile au sujet de cette politique, la ministre déléguée à la Consommation Olivia Grégoire avait indiqué que «la situation des franchisés Carrefour est bien identifiée et suivie de près par le gouvernement», et que «les services de l’Inspection du travail ont été mobilisés pour vérifier que le droit du travail est strictement respecté».