S. LEVIN WEINBERG (Stellar) : «80.5% des Français utilisent les réseaux sociaux environ 2h par jour en moyenne»

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En ce début d’année 2024, Stella présente la 3ème édition de son livre blanc autour du marketing d’influence. L’occasion pour mediaCom’ d’évoquer les grands bouleversements du secteur en 2024 avec Sarah LEVIN WEINBERG, cofondatrice de Stellar. 

MEDIACOM 

Que représente le marché de l’influence ? 

Sarah LEVIN WEINBERG 

En 2024, le marché de l’influence n’en est clairement plus à ses débuts et continue sa belle ascension ! Il est évalué à 21,2 milliards de dollars en 2023, ce qui témoigne bien de son ampleur et de son impact significatif dans les stratégies marketing. Les plateformes telles que TikTok, Instagram, YouTube et Twitch sont au coeur de cette expansion, chacune ciblant des audiences distinctes et offrant des opportunités uniques de portée et d’engagement pour les marques. LinkedIn continue de gagner en puissance dans les stratégies B2B et nous sommes tous impatients de voir ce que Threads nous réserve pour 2024 et ce qu’il adviendra de X. 

MEDIACOM 

En quoi 2024 sera marquée par une influence plus responsable ? 

Sarah LEVIN WEINBERG 

Notre écosystème est désormais réglementé, légiféré, contrôlé, responsabilisant tout autant les grandes plateformes sociales, que les marques, les agences, les influenceurs et leurs agents, dans leur devoir commun de transparence et de protection du consommateur et des individus notamment les plus vulnérables, comme les enfants. Les communautés, de plus en plus conscientes et exigeantes, attendent des marques et des influenceurs qu’ils adoptent des pratiques durables et éthiques. En 2024, on observe une augmentation des campagnes axées sur la durabilité, l’éthique et la prévention mais aussi des prises de paroles sur des sujets de société tels que le harcèlement ou la santé mentale. Les influenceurs sont de plus en plus considérés comme des modèles, ce qui les incite à promouvoir des messages responsables et à ouvrir des débats qui préoccupent leurs abonnés. 

MEDIACOM 

Les sujets de société sont-ils des sources d’inspirations pour les créateurs de contenu ? 

Sarah LEVIN WEINBERG 

Je ne sais pas si on peut parler de sources d’inspirations, mais il est naturel que les débats importants de notre société se traitent sur les réseaux sociaux. Certains créateurs de contenu ont construit leurs lignes éditoriales autour de ces thématiques et d’autres vont plutôt prendre la parole sur ces sujets ponctuellement, l’idée étant de partager leurs propres expériences avec leurs communautés et ouvrir la conversation, dans l’objectif de créer un sentiment d’appartenance, et d’espoir, envers leur audience. C’est le cas par exemple d’EnjoyPhoenix, qui prend la parole sur le harcèlement depuis plusieurs années ou encore de Léna Situations qui s’est exprimée sur la santé mentale avec sa vidéo «Le succès… mais à quel prix», visionnée plus de 2 millions de fois en moins d’un mois. Et qu’ils soient concernés ou pas par ces sujets, de plus en plus d’influenceurs collaborent avec des marques ou des institutions pour des campagnes de prévention qui ont des impacts positifs sur les communautés. 

MEDIACOM 

Pour la population, comment évolue la consommation des réseaux sociaux ? 

Sarah LEVIN WEINBERG 

Dans notre Livre Blanc sur les tendances 2024 nous révélons que 80,5% des Français utilisent les réseaux sociaux environ 2h par jour en moyenne, et parmi eux, 16% considèrent que suivre des influenceurs ou des célébrités constitue l’une des principales motivations à utiliser les réseaux sociaux. La consommation des réseaux continue d’évoluer, avec une tendance à la diversification des plateformes et à l’utilisation multimédia. De plus, de nouvelles tendances ont émergé dans le marketing d’influence, répondant à la nécessité de se faire entendre au milieu du «social media noise» : l’UGC rémunéré, les campagnes multiplateformes ou encore le mix entre publications organiques et boostées, feront partie intégrante des stratégies d’influence en 2024. 

MEDIACOM 

L’offre sans publicité des plateformes peut-elle nuire au marché de l’influence ? 

Sarah LEVIN WEINBERG 

L’introduction des formules sans publicité sur des plateformes comme Facebook et Instagram pourrait au contraire représenter un tournant intéressant pour le marché de l’influence. La disparition des publicités et de la collecte de données dans ces abonnements pourrait signifier une réduction du ciblage publicitaire traditionnel. Et cela pourrait donc, en théorie, rediriger une partie du budget marketing des annonceurs vers l’influence marketing, offrant ainsi de nouvelles opportunités pour les influenceurs et les marques de collaborer de manière significative et authentique. Cependant, il est important de considérer le succès relatif de ces offres. Par exemple, la faible conversion des utilisateurs vers l’offre Premium de X suggère que la majorité des utilisateurs pourraient continuer à utiliser la version gratuite des plateformes, où la publicité et le ciblage restent présents. 

MEDIACOM 

L’IA peut-elle booster les performances des influenceurs ? 

Sarah LEVIN WEINBERG 

Sans aucun doute, si elle est bien comprise et maîtrisée. Cette révolution IA se manifeste par un gain de temps considérable, ce qui permet aux créateurs de se consacrer à des activités plus stratégiques ou à l’interaction avec leurs abonnés ce qui génèrera plus d’engagement.