Le groupe chimique Elkem Silicones a annoncé mercredi l’acquisition d’une usine à proximité de son berceau lyonnais, qui va lui permettre d’accroître sa présence dans une technologie où il était jusqu’alors peu présent.
«Le protocole d’acquisition a été signé la semaine dernière et nous espérons un «closing» au maximum dans six mois», a indiqué son directeur général Frédéric Jacquin lors d’une vidéoconférence de presse.
M. Jacquin n’a pas voulu préciser l’identité du vendeur, ni la localisation
exacte de l’usine, indiquant simplement qu’elle se situait non loin des deux sites français du groupe, à Saint- Fons (métropole de Lyon) et Roussillon (Isère).
Le prix d’acquisition n’a pas été communiqué mais est «légèrement supérieur» à 10 millions d’euros.
Cette unité terminée en 2019 n’a jamais été mise en service.
L’usine, très automatisée, emploiera de 10 à 20 personnes lors de son entrée en fonctionnement.
Elle est destinée à produire des silicones organo-fonctionnels (OFS), des
substances qui représentent environ 20% du marché des silicones et où Elkem était jusqu’alors peu présent.
Pour obtenir des OFS, «on greffe sur les silicones des molécules organiques
qui vont apporter des propriétés contraires à celles des silicones», en les rendant par exemples compatibles avec l’huile ou l’eau, a expliqué M. Jacquin.
La nouvelle unité en produira «quelques centaines de tonnes par ans», des quantités relativement faibles mais à forte valeur ajoutée.
Piloté depuis Lyon Part-Dieu, Elkem Silicones est la principale division du
groupe norvégien Elkem, lui-même contrôlé par l’Etat chinois via la société publique BlueStar.
Elle a réalisé au quatrième trimestre 2020 un chiffre d’affaires de 3,9 milliards de couronnes norvégiennes (380 millions d’euros), en hausse de 38% sur un an, tout en affichant une marge brute d’exploitation de 15%, selon les chiffres publiés mercredi à la Bourse d’Oslo.
Le reprise de ce troisième site industriel français fait suite à deux autres acquisitions récentes : celle du coréen Basel Chemie (gels silicones de haute performance pour la cosmétique) pour 27 millions de dollars et celle du chinois Polysil (silicones élastomères pour les marchés grand publics) pour
140 millions de dollars.