Google : amende de 220 millions d’euros pour ses pratiques sur le marché de la publicité en ligne

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L’Autorité de la Concurrence française a imposé une amende de 220 millions d’euros à Google pour ses pratiques sur le marché de la publicité en ligne, et exigé du géant américain des engagements de réformes qui devraient avoir une portée mondiale. 

Google a indiqué pour sa part s’être mis d’accord avec l’Autorité de la Concurrence sur un certain nombre de solutions à apporter pour améliorer le 

fonctionnement du marché de la publicité en ligne, dont il est un acteur dominant. 

«Nous allons tester et développer ces modifications dans les mois qui viennent, avant de les déployer plus largement, dont certaines à l’échelle mondiale», a indiqué Maria Gomri, directrice juridique de Google France, dans une réaction publiée sur le blog de l’entreprise. 

Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire a salué la décision de 

l’Autorité de la Concurrence, qui a permis de sanctionner «des pratiques 

graves» de Google, selon lui. 

«Il est essentiel de faire appliquer nos règles concurrentielles aux géants du numérique qui exercent leur activité sur notre territoire», a-t-il ajouté. 

La procédure de l’Autorité de la Concurrence concerne le marché de la 

publicité dite «programmatique», dans laquelle les annonceurs achètent en temps réel le droit d’afficher leur publicité sur les écrans des internautes, en fonction des profils de ces derniers. 

Les annonceurs achètent ces espaces ciblés via des plateformes automatisées d’enchères, dont celle de Google. 

Mais Google est également présent sur bien d’autres segments du marché 

publicitaire, dont celui des serveurs publicitaires, ces outils qui permettent 

aux éditeurs de mettre leurs espaces en vente sur les plateformes. 

Google a profité de son «intégration verticale» pour «biaiser le processus» 

et «s’avantager de manière indue», a expliqué la présidente de l’Autorité de 

la Concurrence, Isabelle de Silva, lors d’une conférence de presse pour présenter la décision. 

Par exemple, la plateforme de vente d’espaces publicitaires de Google pouvait avoir connaissance des prix pratiqués par ses rivales grâce à ses serveurs publicitaires implantés chez les éditeurs, et proposer un tarif plus attractif, a-t-elle détaillé. 

«C’est une décision historique» car «c’est la première décision au monde se penchant sur les processus algorithmiques complexes d’enchères par lesquels fonctionne» la publicité en ligne, a-t-elle souligné.