JCDecaux : chute de 40% du CA et perte nette de 605 millions d’euros

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Une chute de 40% du chiffre d’affaires et une perte nette de 605 millions d’euros : le géant français de l’affichage publicitaire JCDecaux a subi en 2020 «l’année la plus difficile de son histoire» à cause de la pandémie. 

La situation est d’autant plus amère pour JCDecaux qu’il avait atteint en 2019 ses «meilleurs résultats depuis sa cotation». Mais les restrictions de voyages et la fermeture des lieux de transports (aéroports, gares, métros), ainsi que la diminution des audiences dans les villes touchées par les confinements, ont provoqué un effondrement de son activité. Le titre du groupe, déprimé depuis le début de la crise fin 2019, perdait de nouveau plus de 5% et s’échangeait à moins de 20 euros peu après l’ouverture de la Bourse de Paris jeudi dans un marché haussier. Sur l’année, le chiffre d’affaires plonge de 40% à 2 milliards d’euros, et de 40,6% en données ajustées, l’indicateur privilégié par l’entreprise. Pour comparaison, les crises du Sras en 2003 et la crise financière en 2009 avaient provoqué une baisse de respectivement 2,2% et 11,5% de cet indicateur. Tous les segments sont touchés, des transports (-50,4%) à l’affichage (-34,6%) en passant par le mobilier urbain (-33%), ainsi que toutes les régions: baisse de 45,4% en Asie- Pacifique, 52% en Amérique du nord et 28,4% en France. «Malgré cette forte baisse, notre marge opérationnelle 2020 est restée positive à 141,6 millions d’euros grâce à des ajustements forts et rapides réalisés par nos équipes», a déclaré le président du directoire et codirecteur général Jean-Charles Decaux, cité dans un communiqué. «Nos efforts ciblés sur la préservation de la trésorerie et les économies de coûts ont permis d’absorber 59% de cette baisse de chiffre d’affaires sans précédent», a-t-il ajouté. 

Rebond en Chine continentale : Le groupe a notamment réalisé plus de 600 millions d’euros d’économies sur ses loyers et redevances fixes, et réduit ses coûts de personnels de 176 millions d’euros, utilisant en France le chômage partiel et des «réductions volontaires» des rémunérations. Il a également décidé de ne verser aucun dividende en 2021 pour la deuxième année consécutive. Sur l’année, la perte nette s’affiche à 605 millions d’euros, comprenant une dépréciation d’actifs liée à la crise sanitaire de 222 millions d’euros. Interrogé jeudi matin sur BFM Business, Jean-Charles Decaux s’est toutefois félicité d’une légère baisse de la dette du groupe à 1,086 milliard d’euros. «Bien que nous ne prévoyions pas de retour à notre niveau de chiffre d’affaires de 2019 en 2021, nous pensons que le rebond sera fort lorsque les audiences reviendront aux niveaux d’avant la crise de la Covid-19», affirme le dirigeant, qui veut continuer d’investir sur les écrans numériques. JCDecaux anticipe déjà une baisse à données constantes de 40% de son chiffre d’affaires au premier trimestre 2021 – notamment en Europe et malgré un fort rebond en Chine continentale. «Il y a la vitesse chinoise. Aujourd’hui, nous sommes en croissance à deux chiffres en Chine (hors Hong Kong)», qui représente 20% de l’activité du groupe, a dit Jean-Charles Decaux. Mais «ce qui est préoccupant, c’est que l’Europe rebondit plus lentement parce que nous sommes en retard dans la vaccination.»