Le coronavirus touche mêmes les fleuristes

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People look at flowers on December 20, 2012 at the international wholesale market in the southern Paris suburb of Rungis. The market is almost a city in its own right, spread over 234 hectares (578 acres), and Christmas its busiest season. The 120,000 tons of food that pass through its alleys in December account for a quarter of its annual trade. AFP PHOTO / MARTIN BUREAU (Photo by MARTIN BUREAU / AFP)

 Cascade d’événements professionnels annulés, réunions familiales en suspens : les fleuristes constatent déjà les effets du coronavirus sur leur chiffre d’affaires et redoutent que l’épidémie survive au retour des beaux jours et leur cortège de mariages, essentiels pour leur activité. 

 Dans sa boutique d’un quartier huppé proche de l’arc de Triomphe, Pascal Mutel feuillette son carnet de commandes. A la date du jour, les pages consacrées à deux grands hôtels parisiens sont vides. Ou presque. «Un bouquet commandé, ouah!» ironise le fleuriste. D’ordinaire, ces établissements de luxe demandent quotidiennement des dizaines de bouquets pour fleurir les chambres. Mais leur fréquentation a chuté. «Les palaces ont des taux d’occupation autour de 10%… Et on ne met pas de fleurs dans des chambres vides», pointe M. Mutel, à la tête d’une société de 14 salariés. Il fait ses calculs: entre les événements d’entreprise annulés à la chaîne et les commandes amaigries, il estime que son chiffre d’affaires sera amputé de 30% en mars et de 40% en avril. «Pour l’instant, on fait le dos rond. On commence à être habitués». Egalement président de la chambre syndicale des fleuristes d’Ile-de-France, il rappelle que les commerces de région parisienne avaient été durement affectés par l’épisode des «Gilets jaunes» et la paralysie des transports pendant la grève contre la réforme des retraites. Les inquiétudes portent m a i n t e n a n t sur le maintien des rassemblements familiaux du p r i n t e m p s , mariages en tête. «On a c o m m e n c é à avoir des r e m o n t é e s faisant état d’annulations ou de reports», rapporte Jean-Christophe Conrié, directeur de la Fédération française des artisans fleuristes. Les organisateurs font face à des défections d’invités – soudain dans l’incapacité de trouver un moyen de déplacement en raison des mesures de restrictions visant à endiguer l’épidémie. Ils craignent aussi d’exposer leurs proches âgés. Dans ces conditions, «on sent que tout le monde réduit un peu la voilure», remarque Gilles Pothier, fleuriste à Paris et président d’Interflora.