La chaîne espagnole de supermarchés Dia est restée dans le rouge sur les neuf premiers mois de l’année, avec une perte nette de 504 millions d’euros et la fermeture de près de 100 magasins au troisième trimestre.
Cette perte représente environ 11 fois celle enregistrée sur la même période de 2018 (-46 millions d’euros) par la chaîne spécialisée dans les prix cassés, rachetée en mai par l’oligarque russe Mikhaïl Fridman.
Dia ne détaille pas le résultat du troisième trimestre, mais une comparaison avec le résultat publié au premier semestre (-419 millions) permet de l’évaluer à 85 millions.
Sur les neuf premiers mois de l’année, 757 magasins déficitaires ont été fermés, dont 94 au troisième trimestre, explique l’enseigne dans un communiqué publié mardi soir.
Dia rappelle avoir aussi pâti d’importants problèmes de ruptures de stocks,
ainsi que d’»un licenciement collectif en Espagne et d’autres mesures de réduction de personnel au Brésil», destinées à «améliorer la productivité».
L’entreprise explique aussi avoir inclus dans ses comptes diverses provisions pour risques et reconnaissances de dette.
Au troisième trimestre toutefois, ces effets négatifs «se sont réduits», assure Dia.
Le chiffre d’affaire sur neuf mois a chuté de 7,4% à 5 milliards d’euros, tandis que l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) ajusté a été divisé par six
à 48,3 millions d’euros.
La dette nette a grimpé en flèche, à 2,5 milliards d’euros fin septembre, contre 1,4 milliard fin décembre.
Le magnat russe Mikhaïl Fridman, entré en 2017 au capital de Dia à travers son fonds LetterOne, a mené cette année une OPA hostile qui lui a permis de s’emparer en mai du groupe en grande difficultés après une année 2018 catastrophique.
La justice espagnole a ouvert en octobre une enquête sur les conditions du rachat de Dia, soupçonnant M. Fridman d’avoir manoeuvré pour faire baisser le prix de l’action avant de racheter la société.
Le milliardaire a par ailleurs été inculpé en août en Espagne de corruption pour des actes présumés frauduleux ayant mené à la liquidation de la compagnie espagnole Zed.
Il nie toute responsabilité dans les deux affaires.