Louis-Carl VIGNON (Ford France) «Sans l’impact du Coronavirus, nous aurions terminé le 1er trimestre en positif»

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Durant cette crise sanitaire, Ford a fermé ses usines mais est resté opérationnel pour soutenir le corps médical en prêtant notamment des véhicules. L’occasion pour médiaCom’ de faire le point sur la situation chez Ford avec son Président Directeur Général, Louis-Carl VIGNON. 

MEDIACOM’ Comment préparez-vous la reprise ? 

Louis-Carl VIGNON Les usines européennes Ford ont redémarré ce lundi 4 mai dans la grande majorité. Nous avons élaboré un protocole de retour au travail en fournissant des masques pour tous et des visières, mais aussi en prenant la température de nos collaborateurs le matin et en installant des marquages au sol. Dès le début du confinement, nous avons anticipé les mesures de sécurité sanitaire. Ainsi, jusqu’à la mi-avril, nous n’avons eu aucun cas de Coronavirus au sein de nos collaborateurs. 

MEDIACOM’ Quelle est la perte engendrée par cette crise sanitaire ? 

Louis-Carl VIGNON Pour le 1er trimestre, la perte sur le plan mondial est de 2 milliards d’euros, très concentré sur le mois de mars. Le gros de la perte se fera sur le 2ème trimestre. En Europe, la perte s’élève à 140 millions de dollars sur le 1er trimestre. A noter que sans l’impact du Coronavirus, nous aurions terminé le 1er trimestre en positif. Le plan stratégique (lancement de 14 véhicules électrifiés en 2020) est quant à lui décalé. Nous avons fermé nos usines pendant plus d’un mois et le reprise ne se fera pas à 100% mais progressivement. 

MEDIACOM’ Durant cette crise, quels ont été vos engagements et actions ? 

Louis-Carl VIGNON Chez Ford, la responsabilité sociale d’entreprise est très forte. Concernant le marché français, nous n’avons pas d’usine sur le territoire mais nous avons un parc de véhicules marketing et presse important et immobilisé. Nous avons fait le choix d’en prêter un certain nombre à des organismes d’états ou au corps médical, comme la Fédération Française de Sauvetage et de Secourisme qui vient épauler le SAMU. Les concessionnaires du réseau Ford sont eux aussi restés mobilisés en faisant don de plusieurs masques de carrossier et en restant opérationnels en équipes réduites pour intervenir sur un véhicule. 

MEDIACOM’ Comment allez-vous accompagner les consommateurs ? 

Louis-Carl VIGNON Pour accompagner la relance auprès de nos consommateurs, nous avons lancé l’offre «l’esprit libre». Cette offre de crédit, disponible dans le réseau Ford et destinée aux clients particuliers, consiste à proposer 6 mois de tranquillité (3 mensualités de crédit offertes auxquelles s’ajoutent 3 autres mensualités différées) pour tout achat d’une voiture neuve parmi les plus de 11.000 véhicules en stock chez les distributeurs. De plus, Ford met également en place un service de livraison à domicile et sans contact. Une fois le choix d’un véhicule effectué sur le site ford-webstore.fr, le client a la possibilité d’estimer gratuitement la valeur de reprise de son véhicule ou également d’échanger avec un conseiller Ford, y compris en visio-conférence. Ensuite, il suffit de choisir «Livraison sans contact» grâce à l’application FordPass disponible sur smartphone. 

MEDIACOM’ La relance va-t-elle être difficile ? 

Louis-Carl VIGNON Nous estimons une baisse du marché à -25% pour l’année 2020. Cependant, différents facteurs peuvent offrir un certain nombre d’opportunité. Je pense notamment aux professionnels qui n’avaient pas intégrer dans leur business model la livraison à domicile par exemple. En raison de la crise, certains maraichers par exemple se sont réinventés et pensent désormais à la livraison à domicile. Cette dynamique favorise le développement d’une partie du marché, notamment sur les utilitaires. 

MEDIACOM’ Comment va évoluer votre plan de communication ? 

Louis-Carl VIGNON Durant la crise, nous avons favorisé les médias sociaux et mis de côté notre plan de communication initial. En résumé, LinkedIn nous a servi pour communiquer sur nos engagements RSE et corporate, Facebook et Instagram pour divertir nos abonnés. Nous utilisons très peu Twitter, excepté pour être en relation avec la presse ou pour du contenu institutionnel