Marché du luxe : le 3ème trimestre sonne le retour à la réalité

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Une «normalisation» des ventes après l’euphorie post-Covid en Europe et aux Etats-Unis, mais une reprise décevante de la consommation en Chine: le secteur du luxe est «redescendu sur terre» au troisième trimestre et l’atterrissage est plus violent pour certains que pour d’autres. 

 «Marché mondial du luxe : retour sur terre», avait prévenu Luca Solca, analyste chez Bernstein dès début août dans une note à l’issue des résultats semestriels. Et la tendance s’est concrétisée au troisième trimestre, brutalement dans certains cas, comme pour le groupe Kering. Le numéro un mondial LVMH a publié un chiffre d’affaires en progression très timide, seulement 1% de mieux sur un an à 19,96 milliards d’euros, en raison d’un «retour à la normale» de la consommation des clients. Un résultat en dessous des attentes du marché et qui a fait plonger en Bourse de 7% le lendemain l’action de la première valorisation de la place parisienne. «Cela semble être un signe de poursuite de la mo dération, alors que les consommateurs reprennent leurs esprits après l’euphorie post-pandémique», a commenté Luca Solca. Ces résultats contrastent avec ceux du maroquinier-sellier Hermès, qui a lui annoncé mardi matin une hausse de ses ventes de 7% à plus de 3 milliards d’euros malgré un coup de frein en Asie. De son côté, le concurrent Kering semble avoir le plus souffert au troisième trimestre avec un recul de ses ventes de 13% sur un an à 4,464 milliards d’euros, sa marque phare Gucci chutant de 14%. «Dans un contexte de ralentissement de l’industrie et avec le groupe en pleine réorganisation stratégique, la faible performance de Kering au troisième trimestre n’est pas une surprise», relativise cependant la banque UBS dans une note.