Moonpig annonce avoir réussi son introduction en Bourse à Londres

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Le groupe britannique de vente en ligne de cartes de voeux Moonpig, dont l’activité a été dopée par la crise sanitaire, a annoncé avoir réussi son introduction en Bourse à Londres avec une valorisation de 1,2 milliard de livres. 

La société, qui propose des cartes de voeux traditionnelles et personnalisables (sur papier et aussi électronique) fait partie des entreprises qui ont le vent en poupe avec la pandémie. 

Le prix d’introduction a été fixé à 350 pence mais les investisseurs s’arrachaient le titre mardi dernier pour ses premiers pas sur le marché, avec une ouverture à 440 pence, soit un bond de 26%. Il s’agit d’échanges préliminaires réservés aux investisseurs professionnels, avant l’entrée sur le marché en bonne et due forme vendredi. «C’est un démarrage impressionnant» pour Moonpig qui «a certainement bénéficié d’une forte hausse de la demande avec la pandémie», observe Michael Hewson. Mais, il reste à voir, selon lui, si la hausse des ventes «suffira à justifier» une telle valorisation. En raison des mesures de restrictions et des fermetures de magasins, les Britanniques réalisent toujours plus d’achats en ligne, ce qui bénéficie aux entreprises dont c’est la spécialité. Moonpig, qui avait été racheté en 2016 par le fonds d’investissement britannique Exponent, indique dans un communiqué avoir cédé 41% de son capital grâce à cette entrée sur le marché. La société a vendu pour l’essentiel des actions existantes, et en a profité pour augmenter son capital de 20 millions de livres. L’opération permet à la puissante société d’investissement américaine BlackRock de prendre une participation. «Être coté à la Bourse de Londres est une étape vraiment très importante et va donner de nouvelles perspectives à l’entreprise», se félicite Nickyl Raithatha, directeur général de Moonpig. Le groupe s’introduit en Bourse alors que ses concurrents comme Paperchase et Card Factory, qui disposent(contrairement à lui) de nombreux magasins, souffrent des restrictions. Paperchase a même déposé le bilan avant d’être sauvé par un créancier la semaine dernière, ce qui permet de préserver 1.000 emplois sur 1.500. Neil Wilson, analyste chez Markets.com, rappelle quand à lui que les ventes de Moonpig ont doublé pour les six mois achevés en octobre et que sa part de marché est «énorme», de l’ordre de 60% pour les cartes en ligne au Royaume-Uni en 2019. Il s’interroge également sur la valorisation mais note que «les investisseurs ont envie de payer une prime pour les entreprises en croissance et pour celles dont le nom leur est familier». Moonpig emboîte le pas à la célèbre marque britannique de chaussures Dr Martens qui s’est introduite en Bourse la semaine dernière confirmant l’attractivité du London Stock Exchange en ce début d’année (LSE) malgré la pandémie et le Brexit. D’autres groupes devraient suivre prochainement comme le spécialiste de la livraison de repas Deliveroo. «Nous pouvons attendre davantage d’annonces de ce genre de la part d’entreprises britanniques cette année au moment où nous voyons le secteur technologique prospérer, ce qui a une importance particulière dans un monde post-Brexit», signale Stephen Kelly, président de l’association sectorielle Tech Nation. Le ministre des Finances Rishi Sunak a confié une mission fin 2020 à l’ancien commissaire européen Jonathan Hill, qui doit rendre ses conclusions début 2021, pour assouplir certaines règles boursières afin d’attirer davantage d’entreprises, surtout dans le domaine technologique.