Muji, populaire enseigne japonaise d’objets d’intérieur et de vêtements au design minimaliste, a annoncé lundi avoir suspendu ses ventes en ligne au Japon, après une attaque au rançonlogiciel ciblant son partenaire en charge de la logistique.
Cette annonce intervient peu après une cyberattaque ayant paralysé le mastodonte japonais des boissons Asahi. «À partir de dimanche 21 heures (heure japonaise), nous avons suspendu le traitement des commandes et expéditions de la boutique en ligne officielle» du site japonais, a indiqué Ryohin Keikaku, la société qui gère Muji, dans un communiqué.
«Cette suspension est due à une panne système causée par une infection par rançongiciel chez Askul», son partenaire logistique pour la livraison de produits achetés en ligne, a-t-il précisé. «Nous travaillons avec Askul pour rétablir les opérations, mais la date de reprise reste indéterminée pour le moment», conclut le communiqué.
Askul a déclaré, dans un communiqué distinct publié dimanche, «enquêter sur l’ampleur des répercussions de l’attaque, y compris toute fuite potentielle des informations personnelles ou données clients».
Mais il n’a livré aucune information sur l’auteur de l’attaque ni sur ses revendications.
L’action de Ryohin Keikaku a chuté de plus de 6% à l’ouverture de la Bourse de Tokyo, avant de clôturer en repli de 2,49%. Le titre d’Askul, lui, a fini en chute de 5,14%.
La cyberattaque ayant frappé fin septembre le brasseur Asahi avait entraîné une gigantesque panne système et la suspension des commandes et expéditions de ses boissons sur le marché nippon, grippant par ricochet sa production.
Le fabricant de la populaire bière Asahi Super Dry avait repris début octobre ses activités dans ses six brasseries nationales, traitant ses commandes manuellement à l’aide de papier et de fax.
Ce lundi, il a indiqué que son système informatique de traitement des commandes et expédition «restait suspendu».
Le groupe a décidé de reporter la publication de ses résultats financiers, prévue le 12 novembre. Un groupe de hackers, Qilin, présumé basé en Russie, avait publié sur le «dark web» (la partie clandestine d’Internet) une déclaration interprétée par la presse nippone comme attestant de son implication dans le piratage d’Asahi.


