La pandémie de Covid-19, qui entrave le tourisme et provoque des fermetures massives de magasins, devrait entraîner «une chute sans précédent» de l’activité du marché mondial du luxe en 2020, selon une étude du cabinet Bain and Co.
«La crise provoque la plus lourde chute jamais enregistrée», avec un recul prévu de l’activité de 23% en 2020 par rapport à 2019, à 217 milliards d’euros de ventes, seule la Chine étant épargnée, affirme le rapport publié mercredi. Ces difficultés s’accompagnent de profondes transformations: les achats en ligne devraient faire un bond, pour représenter 23% du marché contre seulement 12% en 2019, poursuit le cabinet. Dans ce contexte fortement ébranlé par la pandémie, les consommateurs attendent en outre de plus en plus de la part des marques de luxe des démonstrations de leurs engagements en matière de responsabilité, souligne le cabinet. «L’incertitude devrait dominer encore dans les mois qui viennent» anticipe-t-il en prévoyant un retour au niveau de 2019 d’ici à 2022-2023. Au milieu du marasme, la Chine est la seule région qui va terminer l’année sur une note positive, en enregistrant une hausse de 45% (aux taux de change actuels) pour atteindre 44 milliards d’euros de ventes, portée par la consommation locale, détaille l’étude. En Europe la chute est de 36% à 57 milliards d’euros, pour le continent américain le recul est de 27% à 62 milliards d’euros quand le Japon perd 24% à 18 milliards d’euros et le reste de l’Asie reflue de 35% à 27 milliards d’euros. La part des achats effectués localement devraient s’élever cette année pour atteindre 80 à 85%, estime le cabinet. Et selon Bain and Co., tous les produits personnels de luxe -la maroquinerie, la mode, l’horlogerie, la joaillerie et les parfums et cosmétiques- devraient connaître un repli.