Plusieurs entités sur les rangs pour racheter le futur Suez

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Un fonds américain, un fonds français, un groupe allemand… plusieurs entités sont désormais sur les rangs pour racheter le futur Suez, le groupe qui restera après le rachat par Veolia de la majorité de ses activités internationales, selon l’accord conclu il y a deux semaines entre les deux rivaux. 

Le spécialiste allemand du recyclage Remondis, actionnaire de Transdev, s’est dit mercredi prêt à acquérir «jusqu’à 40%» de la future entreprise. Dans une lettre à la direction de Suez, le groupe familial exprime son «intérêt pour le nouveau Suez», afin d’en «devenir actionnaire minoritaire» aux côtés du fonds français Meridiam et de la Caisse des dépôts (CDC). «Il faut des champions européens» dans le domaine du recyclage et du traitement des déchets, a fait valoir le porte-parole de Remondis, qui compte 30.000 employés dans le monde et détient 34% de l’opérateur français de transports Transdev. «Notre objectif est de créer un nouveau Suez très puissant et compétitif» en apportant à Suez «nos activités internationales dans l’eau» et «nos activités françaises de déchets solides», affirme dans la lettre Ludger Rethmann, patron de l’entreprise basée à Lünen (ouest), au nord de Dortmund. Par ailleurs, il «soutient pleinement les engagements sociaux tenus publiquement» et assure que, «avec Remondis comme actionnaire, le nouveau Suez ne sera pas démantelé». Mais outre le groupe allemand, le fonds américain GIP, initialement associé au fonds français Ardian dans le cadre d’un consortium, a aussi indiqué mardi qu’il restait candidat au rachat du nouveau Suez. Selon un contrat de principe signé le 11 avril entre Suez et Veolia, Ardian et GIP auraient pu reprendre chacun 20% du futur Suez, mais le premier a finalement décidé de se retirer. Les deux frères ennemis de l’eau et des déchets se sont donné jusqu’au 14 mai pour formaliser leur accord, ce qui inclut la définition du tour de table du futur Suez. 

En majorité français : Outre les 20% chacun pour GIP et Ardian, ils avaient prévu 40% pour le fonds français Meridiam, le reste partant à la Caisse des dépôts et aux actionnaires salariés. GIP, qui avec Ardian avait été approché par Suez comme repreneur alternatif à Veolia, serait désormais prêt à monter seul à 40% — permettant aussi au futur groupe de rester majoritairement français, ainsi que le souhaite le gouvernement. Meridiam, pour sa part approché par Veolia dans le cadre de son schéma d’OPA, s’est également déclaré prêt à acquérir davantage que les 40% prévus initialement. La direction de Suez, qui publiera jeudi ses résultats financiers du premier trimestre, n’a pas souhaité commenter dans l’immédiat. Et du côté de Bercy, «pas de commentaire» non plus. Le 11 avril, au terme de plus de sept mois de bataille, les dirigeants de Veolia et de Suez se sont finalement entendus pour que le premier absorbe une bonne part du second et forme un Veolia augmenté et «champion» de l’eau et des déchets, pesant quelque 37 milliards d’euros. En échange, Veolia a relevé le prix offert pour l’achat. L’accord prévoit aussi le maintien d’un Suez représentant près de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit moins de la moitié du groupe actuel, avec des activités surtout concentrées sur la France.