Presstalis, principal distributeur de presse en France, dépose le bilan

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Le principal distributeur de presse en France, le groupe Presstalis, a déposé le bilan, sur fond de désaccord persistant quand aux solutions de sauvetage entre ses grands actionnaires, les magazines et les quotidiens, une procédure sans conséquence immédiate sur ses activités. 

L’entreprise s’est déclarée lundi en cessation de paiement auprès du tribunal de commerce de Paris, a indiqué mardi sa direction. 

Retardée par la crise du covid-19, cette procédure était «inévitable» mais sera «sans conséquence immédiate» sur les activités du groupe, a assuré son PDG Cédric Dugardin, dans un message à ses 900 salariés. 

Quotidiens comme magazines devraient donc continuer à être livrés chez les marchands de journaux. 

«Presstalis est en proie à de graves difficultés et se trouve désormais dans l’impossibilité de faire face à ses engagements financiers», a souligné dans son message M. Dugardin, un spécialiste des entreprises en difficulté, nommé en février à la tête de Presstalis. 

L’entreprise, qui avait bénéficié d’un énième plan de sauvetage il y a deux 

ans, doit de nouveau se restructurer, enfoncée par la crise de la presse écrite. 

«La crise sanitaire sans précédent que traverse notre pays et la réduction des volumes fournis par un certain nombre d’éditeurs ont accéléré très significativement la dégradation de la situation financière du Groupe», souligne Cédric Dugardin. 

La solution est dans les mains des éditeurs, qui sont actionnaires du groupe via deux coopératives, l’une qui regroupe les quotidiens et l’autre qui représente les magazines. 

Or, depuis des semaines, deux plans se font face: Presstalis défend le maintien d’une structure unique (qui continuerait à distribuer aussi bien les journaux quotidiens que la presse magazine), une option soutenue par les quotidiens, tandis que la coopérative des magazines et les MLP (Messageries lyonnaises de presse, concurrent de Presstalis), proposent une séparation des magazines et quotidiens. 

Le ministre de la Culture Franck Riester a indiqué la semaine derniere que le gouvernement travaille à un plan global pour la presse, qui prendra en compte la question de Presstalis. 

La CGT du Livre (SGLCE-CGT), syndicat majoritaire dans l’entreprise, s’inquiète elle pour la pérennité des emplois. 

Un plan de redressement acté en 2018, auquel l’Etat a contribué via un prêt de 90 millions d’euros sur 5 ans, avait déjà conduit à la suppression de 230 postes, soit le quart des effectifs du groupe à l’époque.